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Ne mettez pas les voiles dit l’UMP…

Bien décidé à passer outre  l’avis défavorable du Conseil d’Etat, le Conseil des ministres examine aujourd’hui  le projet de loi interdisant le port du voile du intégral dans tout  l’espace public. Le projet de loi devrait être examiné début juillet par les députés et début septembre par les sénateurs, afin que cette loi soit adoptée  à l’automne. Concocté  par le ministre de la Justice,  Michèle Alliot-Marie, le texte stipule que, dans les services publics, les  lieux ouverts au public et dans la  rue, « nul ne peut porter une tenue destinée à dissimuler son visage »  sauf exceptions (casque de motocycliste, masque chirurgical, cagoule des forces de sécurité, tenue de carnaval…). C’est le périmètre choisi qui entraîne l’opposition du Conseil d’Etat qui estime que celui-ci  ne  repose sur « aucun fondement juridique incontestable », d’où de « fortes incertitudes constitutionnelles ».  

 

Au rayon des sanctions, en vigueur à partir du printemps 2011,   les femmes portant niqab, pourraient être contraintes  de payer  une amende de 150 euros et/ou d’effectuer  un stage de citoyenneté ayant pour objet de rappeler « les valeurs républicaines ».  Celui qui obligerait sa compagne à porter ce costume tomberait sous le coup de  « délit d’instigation à dissimuler son visage », puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. Marine Le Pen a  souhaité pour sa part que  le stage de citoyenneté prévu  soit remplacé pour les étrangères en infraction, « par une abrogation immédiate de leur titre de séjour ». « Cette mesure devrait également être applicable et effectivement appliquée aux étrangers qui contraignent une femme au port de cette tenue », a-t-elle précisé.

L’UMP, une partie de la gauche « humaniste » et « fraternelle » comme le PRG soutiennent ce texte, les centristes sont partagés et au PS,  on  préfère camper sur la position du Conseil d’Etat, à a savoir  l’interdiction du port du voile intégral  dans les  services publics et les  commerces. Pour autant cette loi pourra-t-elle être applicable ? Se pose en effet  le problème pratique qui consistera pour les policiers  à verbaliser dans un  quartier ghettoïsé, et sans déclencher une émeute,  une contrevenante faisant ses courses chez l’épicier. Intervention des forces de l’ordre bien improbable dans beaucoup de cités,  confinant alors le port du niqab aux zones échappant déjà  largement  aux lois de la République.   En outre, les « Sages » pourraient  être saisis ultérieurement par tout justiciable, une  femme voilée intégralement ou son compagnon. Un recours devant   la Cour européenne des droits de l’homme est également envisageable.

Du côté des responsables religieux, la prudence est de mise. Le  Conseil français du culte musulman (CFCM), rapporte l’Afp,    « précise que  le voile intégral ne correspond à aucune obligation dictée par le Coran », mais  «  s’est déclaré favorable à une action pédagogique des pouvoirs publics plutôt que l’interdiction législative » .Le pasteur Claude Baty, président de la Fédération protestante de France (FPF)  « s’est dit satisfait qu’un délai de six mois soit consacré à la pédagogie avant l’application d’une loi », rejoignant la position du grand rabbin de France Gilles Bernheim selon lequel « une  loi sur le voile intégral doit prévoir des actions d’éducation sur la dignité de la femme à destination des adolescents ». Le cardinal André Vingt-Trois, président de la Conférence des évêques de France (CEF) se félicite lui aussi des six mois de « pédagogie » avant l’application de cette loi, mais estime que   « l’Etat n’a pas à s’occuper de la façon dont les gens s’habillent ».

 Cette (future)  loi qui en tout état de cause  ne concernera  que quelques milliers de femmes –dont un nombre apparemment assez important de converties françaises de souche-   peut avoir son utilité en  mettant  un frein à la poussée de l’islamisme radical.  Notamment des adeptes du Tabligh ou de  la secte salafiste, pour l’instant ultra-minoritaires mais très prosélytes,  qui gagnent actuellement des « parts de marché » dans les banlieues auprès d’une jeunesse déracinée et en perte de repères. Mais dans l’esprit des partis du système, nous l’avons souvent souligné, cette agitation autour de la burqa participe pleinement de la technique de l’écran de fumée.

Mardi dernier, alors que la France est confrontée au dernier développement d’une crise  qui frappe durement nos compatriotes,  le député socialiste Arnaud Montebourg  s’interrogeait gravement : « est-ce qu’on va avoir des policiers qui vont se mettre à pourchasser des femmes portant la burqa dans la rue ? Est-ce que la France va se mettre à pourchasser un ennemi imaginaire ? Pour l’instant le problème central de notre pays, ce n’est pas la burqa! ». Pour une fois M. Montebourg a raison. Le « problème central » c’est l’idéologie mondialiste qui génère déracinement, flux migratoires incontrôlés,   paupérisation sociale et  économique  et dont il partage les dogmes avec ses frères ennemis de l’UMP.

Répétons-le, il s’agit de ne pas confondre  les causes et les conséquences. La burqa n’est qu’une  (toute petite)  manifestation de la politique d’immigration de peuplement menée depuis des décennies par l’UMPS. En 2009, selon les chiffres officiels annoncés fièrement en début d’année par M. Hortefeux, 200 000 immigrés, dans leur immense majorité non européens,  se sont vu accorder un titre de séjour en France, 110 000 naturalisations ont été accordées, 20 000 clandestins ont été régularisés.  Bien plus efficace qu’une loi anti-burqa,  c’est bien d’une refonte de notre code de la nationalité, d’arrêt du regroupement familial et d’inversion des flux migratoires dont notre pays  a urgemment besoin. 

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