Jouissant d’une petite notoriété médiatique depuis les émeutes de l’automne 2005, Claude Dilain, le maire socialiste de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et président de l’association « Ville et banlieue », était interrogé lundi sur RTL à propos de la gestion gouvernementale du problème des banlieues. Incapable de sortir de sa grille de lecture socialiste et communiant dans le même refus d’inverser les flux migratoires que ses concurrents de l’UMP, M. Dilain a en donc été réduit de nouveau à inviter les contribuables à mettre la main à la poche, ce en quoi il ne diffère guère du discours dominant au sein du parti sarkozyste.
Fort de la pétition, qu’il vient de lancer dans le Journal du Dimanche, une « Lettre à ceux qui ignorent les banlieues » signée par 46 maires, (PS, PC, Verts, Europe Ecologie, UMP, MoDem et Nouveau Centre), Claude Dilain a déploré que M Fillon ait mis « plus d’un an à installer ce Conseil national des villes ». « Il y a un certain nombre de faits qui montrent que de nouveau le problème des banlieues disparaît du débat national. On ne parle des banlieues que lorsque ça brûle ». « Est-ce qu’il faut vraiment des émeutes ? Il y a un certain nombre de chiffres qui devraient alerter la société française avant même les émeutes ».
Adepte de la fausse symétrie comme tout socialiste qui se respecte, M Dilain a insisté implicitement pour que les Français qui ne vivent pas dans les zones plurielles ou qui ont pu fuir les quartiers babélisés, soient financièrement sanctionnés. « Est-ce qu’on peut accepter que 10% des villes les plus riches consomment 30% de toute la richesse des villes alors que 10% des villes les plus pauvres n’en consomment que 1% », a-t-il ainsi déclaré, avant de s’inquiéter du fait que dans notre Etat en faillite, « tous les mécanismes de solidarité vont être gelés, voire même diminués ».
La secrétaire d’Etat à la politique de la Ville, la socialiste Fadela Amara a rétorqué mardi dans le quotidien Le Télégramme que la politique menée par le gouvernement portait ses fruits et que les banlieues restent « une priorité » du gouvernement, affirmant qu’elle fait figure de « poil à gratter » pour que ce sujet « reste dans le débat public (sic) ». « Poil à gratter » qui a atteint depuis très longtemps son seuil d’incompétence, si l’on en croit notamment l’article que lui a consacré le magazine Challenge en mars dernier et auquel nous avons fait écho sur ce blog, se livrant à un démontage en règle des « idées » de l’ex présidente de Ni Putes ni Soumises.
Rappelons également que cette fameuse politique de la ville, comme le soulignait notamment Xavier Raufer, « a coûté selon les chiffres officiels, quelques 50 milliards d’euros de 1989 à 2002 », et que de 2003 à 2012, le plan Borloo lui consacre encore 40 milliards supplémentaires ». Avec les brillants résultats que l’on sait.