A l’occasion du 25ème sommet Afrique-France se déroulant à Nice, Nicolas Sarkozy a tenu cependant à imprimer sa marque en supprimant le coutumier dîner réunissant les dirigeants des ex colonies françaises et le chef de l’Etat, ouvert cette année à l’ensemble des pays du continent africain.
« Permettez-moi de vous dire à tous a déclaré le chef de l’Etat à la quarantaine de dirigeants africains que la France vous considère tous comme des amis, comme des partenaires, comme des hommes et des femmes d’expérience ». « Il m’a semblé que la distinction entre les amis et les autres – et comment qualifier les autres? – n’avait plus guère de sens », a-t-il ajouté. Nicolas Sarkozy a pris grand soin de présenter ce sommet comme celui de la « rénovation » et de la rupture avec les anciens et traditionnels réseaux d’influences. Mais dans les faits, derrière le discours sur le thème « nous n’avons que des amis en Afrique », M. Sarkozy se contente de prendre acte du désengagement économique et militaire de Paris en Afrique, du recul de l’influence française, face à la montée en puissance des anglophones, de la concurrence de plus en plus agressive de la Chine et de pays émergents comme le Brésil et l’Inde. Nos échanges commerciaux avec les pays africains ne représentent plus que 2% des échanges français, vingt fois moins que dans les années soixante.
Quant au président sud-africain Jacob Zuma, il s’est même « gentiment » permis de souligner lundi sur l’antenne de France 24 que le pays phare des droits de l’homme et grand donneur de leçons en la matière, était peu regardant sur la qualité de ses invités.
Interrogé par France 24 sur la présence à ce sommet des chefs des juntes et putschistes de Guinée Sékouba Konaté et du Niger Le général Salou Djibo, M Zuma a déclaré: « Nous souhaiterions que ces gens n’aient pas cette reconnaissance, parce que s’ils sont reconnus ici au même niveau pratiquement que les autres chefs d’Etat, cela pose un problème pour l’Afrique ». Reste qu’à l’aune de l’obligation du strict respect des droits de l’homme et de la démocratie, ce sommet ne réunirait pas grand monde.
Il est également loisible de s’interroger sur les bienfaits de la démocratie à l’occidentale appliquée à l’Afrique, des tentatives ou des possibilités d’acclimatation de celle-ci dans l’Afrique des ethnies et des tribus. A cet égard, M. Zuma pourrait d’ailleurs être plus discret dans ses critiques au vu de la situation qui règne dans son pays…