Sur ce conflit qui oppose israéliens et palestiniens, le FN n’a eu de cesse d’énoncer un certain nombre de vérités, notamment que si Israël est appréhendé comme une tête de pont de « l’occident » en terre musulmane, cristallisant le rejet voire la haine de l’Amérique, et par contrecoup de ses vassaux européens, c’est aussi, comme le rappelait Bruno Gollnisch, à cause du « double langage de la Maison-Blanche ». Une Amérique « qui accepte les manquements répétés aux résolutions de l’ONU de la part de Tel-Aviv, tout en manifestant une intransigeance absolue vis-à-vis des nations musulmanes » qui n’ont pas fait allégeance, l’Irak hier, l’Iran aujourd’hui.
Le contrôle par « les terroristes du Hamas » de la bande de Gaza est aussi un des prétextes avancés par Israël et ses soutiens pour légitimer l’embargo extrêmement dur imposé aux Gazaouis. En janvier 2009, lors de ses vœux à la presse, et en pleine opération militaire de Tsahal contre ce territoire palestinien, le Président du FN, avait jugé « choquante », « l’offensive de grande envergure lancée contre une population civile, concentrée dans ce qui est un véritable ghetto, un camp de concentration, Car ces gens sont enfermés dans un territoire dont ils ne peuvent pas sortir ». « Il n’y a pas un monopole des camps de concentration! La misère des hommes est identique quelle que soit leur nationalité et leur couleur » avait-il ajouté. Cette comparaison lui avait été reprochée par le Crif , mais elle avait été faite peu de temps avant lui par un ministre du Vatican, le cardinal Martino.
Questionné trois ans auparavant sur cette victoire électorale franche et nette du Hamas, Jean-Marie Le Pen avait été tout aussi clair : « A partir du moment où l’on donne la parole aux gens, il faut bien en reconnaître les résultats, sinon on rejette la démocratie. On peut combattre le Hamas, s’y opposer mais la preuve est faite qu’il a le soutien de la majorité du peuple palestinien. Il faut admettre cette réalité et discuter avec lui, rappeler au Hamas qu’on ne peut pas être dans la démocratie sans y être, qu’il doit en tirer des conclusions sur ses méthodes d’actions ». Rappelons également que ce mouvement islamiste, fondé en 1967, fut financé à l’origine par l’Etat hébreu afin de diviser les Palestiniens, affaiblir le Fatah de Yasser Arafat, le camp des « nationalistes laïcs » ; peu ou prou la politique menée par les Etats-Unis dans la région ces dernières décennies avec les résultats et les conséquences que l’on sait…
A la suite de cette victoire du Hamas, emboîtant le pas au gouvernement américain, l’Union européenne avait décidé en mars 2006 de couper l’aide de plusieurs centaines de millions d’euros qu’elle apportait au gouvernement palestinien, reprochant au Hamas de ne pas reconnaître l’Etat d’Israël. Il avait cependant été précisé que l’Union continuerait d’apporter une aide matérielle au peuple palestinien. L’annonce en avait faite par l’ex secrétaire général de l’Otan Javier Solana, et actuel « Haute représentant de l’UE pour la Politique étrangère et de sécurité commune » (PESC). Bruno Gollnisch, notait alors que « le Hamas et les Moudjahidines du peuple iranien avaient contesté devant la Cour de justice européenne leur présence sur la liste européenne des organisations terroristes ». Notamment « la manière opaque dont cette liste est établie ».
En effet, le député européen frontistes n’avait pu que constater que « la décision, prise par les ministres des affaires étrangères, (avait été) préparée par un comité qui ne figure pas sur l’organigramme du Conseil de l’UE : des indices sérieux et crédibles sur le caractère terroriste d’une organisation suffisent pour l’inscrire sur la liste ». Or, « les parlementaires nationaux qui avait demandé des précisions sur les raisons qui avaient conduit à y faire figurer telle organisation, s’étaient vu opposer le secret de procédure » avait-il rapporté. Toujours ce même écran de fumée, ce règne du deux poids, deux mesures…