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Au bon beurre…

A la suite de l’action en justice intentée par le Mrap, Brice Hortefeux a été condamné vendredi par le tribunal correctionnel de Paris pour « injure raciale » à une amende contraventionnelle de 750 euros et 2 000 euros de dommages et intérêts à l’officine antiraciste. C’est la première fois qu’un    ministre de la Ve République était reconnu coupable d’un tel chef d’accusation. L’avocat du  ministre de l’Intérieur  a annoncé que celui-ci  allait «immédiatement» faire appel. Il était reproché à ce proche du chef de l’Etat des  propos  tenus –et rapportés  par une vidéo diffusée sur le monde.fr–  à un jeune  militant sarkozyste d’origine maghrébine lors de  l’université d’été de l’UMP à Seignosse (Landes) en septembre dernier.

 

Alors qu’une militante expliquait au ministre que le jeune  homme en question, prénommé Amine, buvait de l’alcool et mangeait du cochon, M Hortefeux avait rétorqué, visiblement sur le ton de la plaisanterie : «Ah mais ça ne va pas du tout, alors, il ne correspond pas du tout au prototype».Avant d’ajouter :« il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes». Cette seconde phrase a été jugée par le tribunal  «outrageante sinon méprisante» et stigmatisant  les personnes d’origine arabe, «présentées négativement du seul fait de leur origine».

Si l’UMP par la voix de Xavier Bertrand et le gouvernement par celle de François Fillon, ont réaffirmé leur soutien à M. Hortefeux, l’avocat du Mrap Me Pierre Mairat a estimé que cette condamnation constituait « une  grande victoire pour la justice et contre le racisme», et son  président, Mouloud Aounit,  a réclamé la «démission du ministre»,  annonçant que son mouvement ferait appel pour que la condamnation soit «confirmée» et «rehaussée». Toujours aussi pathétiquement emphatique,  le porte-parole du PS, Benoît Hamon, a enfoncé le clou en expliquant que «  dans la République exemplaire de Nicolas Sarkozy, il ne devrait pas y avoir de place pour un ministre de l’Intérieur condamné pour injure raciale.» «A nos yeux, a précisé le petit protégé de Martine Aubry,  la dignité, c’est d’abord de commencer à s’excuser et ensuite de partir».

 

Cette affaire est particulièrement emblématique de la dérive orwellienne de notre société. Car  dans les faits de quoi est-il question ? D’une conversation privée  tenue à une tribune mais  dans un jardin, au cours de laquelle les propos reprochés à M Hortefeux  n’ont pas été jugés blâmables par le militant sarkozyste d’origine maghrébine qui prenait part à cette conversation ;  conversation  qui a été « capturée » puis diffusée à l’insu des protagonistes…

Il est facile de comprendre qu’elles seraient les implications de l’intransigeance voulue par les Fouquier-Tinville du Mrap et du PS : comme aux plus « belles heures » de la  Révolution culturelle  chinoise,  des  régimes totalitaires européens,  de la  Securitate  Roumaine  ou de la Stasi est-allemande, n’importe quel citoyen qui manierait l’humour lourdaud et politiquement incorrect à l’encontre d’une minorité « visible » et/ou « protégée »,  pourrait se voir traîner devant les tribunaux par un mouchard envieux, un  voisin  « scrupuleux »,  un tenant « de la ligne officielle du Système »

Nous comprenons parfaitement  que dans cette affaire proprement délirante, Brice Hortefeux ait décidé de faire appel.  Mais nous n’ignorons pas que la politique menée de longue date  par ses amis politiques, et  dont il se rend pleinement  complice, « les choix sociétales » opérés ces dernières années par l’UMP, par conviction ou pour complaire à la gauche,  sont  directement responsables du détestable climat qui s’est imposé peu à peu  dans notre pays.

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