A la décharge de Mme Boutin, il faut dire qu’elle n’est pas la seule « courtisane » à vivre grassement du Système. Combien de fois, en marge des débats dans les assemblées d’élus ou sur le terrain croisant des candidats UMP en campagne, avons-nous entendu ces derniers nous confier en catimini que nous avions « raison », qu’ils partageaient nos positions, voire même qu’ils admiraient notre « courage » mais que décidemment, « la gamelle » était nettement plus copieuse et assurée « chez Sarkozy »…
La « gamelle » est tout aussi abondante pour les nombreux immigrés qui savent profiter de la proverbiale « générosité » française, sans que les contribuables qui en sont les premières victimes –notre pays détient le triste record mondial de la pression fiscale- aient leur mot à dire.
Faute de traiter le problème à la source en coupant les pompes aspirantes de l’immigration que sont les exorbitants avantages sociaux et économiques accordés aux migrants, Brice Hortefeux a décidé habilement de frapper les esprits. Il s’attaque ainsi au cas du désormais célèbre barbu polygame Lies Hebbadj, passé de l’ombre à la lumière par le biais d’une de ses compagnes verbalisée pour port de niqab au volant.
Payant ses déclarations provocatrices, très médiatisées, M Hebbadj a donc été finalement mis en examen mercredi pour « fraudes aux aides sociales », « escroqueries » ou encore « travail dissimulé », après six semaines d’enquête.
Concrètement, il est reproché à Lies Hebbadj d’avoir employé « dans des conditions particulièrement déplorables » dans ses deux commerces nantais « des jeunes gens, -treize salariés- pour la plupart étudiants étrangers ou en situation irrégulière, d’ailleurs souvent de nationalité mauritanienne » a expliqué le procureur de la République de Nantes, Xavier Ronsin, à la presse.
On lui impute aussi « des fraudes et des complicités de fraudes aux prestations sociales » et « des escroqueries au préjudice de la caisse d’allocation familiale de Loire-Atlantique », a-t-il ajouté. Lies Hebbadj, père de quinze enfants et de deux autres à naître, est considéré comme « l’instigateur de cette manœuvre » qui revenait à « adresser, prétendument de la région nantaise, de fausses déclarations trimestrielles de ressources datées et signées par des tiers », pour un préjudice d’environ 10 000 euros.
Mais la justice souligne également que Lies Hebbadj et à ses compagnes vivent dans une « polygamie de fait », style de vie « exotique » qui lui a permis d’empocher 175 000 euros de prestations sociales entre 2007 et 2010, au lieu de 88 000 euros si toutes ses femmes avaient vécu sous le même toit, ou 124 000 euros « dans des domiciles distincts avec des déclarations conformes ».
Mercredi, le ministre de l’Intérieur a annoncé son intention de « faire évoluer le droit » pour lutter contre la « polygamie de fait » et permettre de la sanctionner le cas échéant par une « perte de la nationalité française ». Nous en acceptons l’augure et nous suivrons de près cette promesse –une de plus- formulée par ce ministre UMP. Car la tâche est importante. Nous l’évoquions notamment le 26 avril dernier, Sonia Imloul, fondatrice de l’association Banlieue 93, membre du Conseil économique et social « (s’appuyant) sur des estimations policières » rapportait Libération au mois de février, a chiffré à « 500 000 le nombre de personnes concernées par la polygamie sur notre territoire national ». Une belle occasion pour les Français de jauger de la sincérité du gouvernement dans ce dossier…