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Qui veut encore de l’euro ?

Hier, alors que l’agence de notation Moody’s indiquait qu’elle baissait  la note de la Grèce de quatre crans, la reléguant dans la catégorie spéculative pour un risque de non-remboursement de sa dette publique, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy se sont rencontrés à Berlin.   Cette réunion a  vu le président français se rallier avec armes et bagages  aux souhaits exprimés par la chancelière allemande sur la « gouvernance économique » de l’Union européenne. M Sarkozy avait  exprimé le vœu que la coordination de la zone euro  se fasse au niveau des seize membres de l’Eurogroupe, ce qui nécessitait que celui-ci  soit doté d’un secrétariat chargé du suivi des décisions, notamment en matière budgétaire. Une solution ( ?) dont ne voulait pas Mme Merkel qui craignait que « ce gouvernement économique de l’euro » mette à mal l’indépendance  la Banque centrale européenne en lui  imposant  ses vues. 

 Angela Merkel a donc exigé, et obtenu, que ce pilotage économique soit mené au niveau des vingt-sept pays de l’Union européenne.  Pour éviter de trop humilier son partenaire,  Mme Merkel a tout juste concédé qu’ « en cas de besoin », le conseil de l’Eurogroupe pourrait se réunir pour traiter des questions relatives à la monnaie unique, sans qu’une nouvelle administration ne soit créée.

Au-delà des conflits d’intérêts, des divergences des uns et des autres sur la manière de sauver l’euro, c’est bien pourtant  la viabilité même du  concept  de  monnaie unique, imposée à des économies par trop disparates, qui est contestée par un nombre sans cesse croissant d’économistes…et par les européens eux-mêmes. Si le Front National « porte » historiquement la bannière  de l’opposition à l’euro, l’opinion publique française se rallie massivement aux analyses qui sont les nôtres sur les conséquences désastreuses de l’abandon de notre souveraineté monétaire.

Selon un sondage  Publicis Consultants et TNS Sofres réalisé pour Europe 1, itélé et Le Monde rendu public aujourd’hui,  62% des Français estiment que  l’euro « a tendance à aggraver les effets de la crise » , tandis que 78%  « ne sont pas confiants dans l’amélioration de la situation économique », 86% «  ne croient pas en une amélioration de la situation de l’emploi, ni en l’amélioration des déficits publics » (86%).

Dans le détail,  76% des ouvriers et 85% des employés pensent que « l’euro est un facteur aggravant de la crise ». Il est intéressant de relever également un autre enseignement de cette enquête d’opinion, à savoir que même les électeurs des formations politiques campant sur des positions européistes ne sont plus convaincus par la propagande officielle selon laquelle l’euro est un bouclier efficace pour garantie  la compétitivité de l’Europe et notre prospérité économique.

Ainsi, logiquement, si  77% des « sympathisants du FN » jugent négativement l’euro, une majorité des sympathisants de l’UMP (49% contre 46%),  64 % des « sympathisants de gauche » (et même 52% des électeurs Verts, traditionnellement très pro européens)  estiment que « l’euro aggrave la crise ». Seuls   les cadres (à 59%) et les individus diplômés de l’enseignement supérieur (48%) estiment dans leur majorité que l’euro nous « protège » de cette crise. Nous les invitons donc à abandonner la lecture du Nouvel Observateur pour les écrits des Prix Nobel Allais et Stiglitz

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