Site icon Le blog de Bruno Gollnisch

Les prestidigitateurs

La Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité ( Halde) , un des organismes chargé d’imposer la discrimination positive,  «  est un lieu unique et précieux »  a déclaré hier le maire UMP de Bordeaux, Alain Juppé, qui recevait sa présidente, Jeannette Bougrab. Un soutien que cette dernière n’a pas boudé alors que le Sénat prévoit de fondre cette instance dans un Défenseur des droits -voir notre article en date du 27 mai. Un  lien  « précieux » qui a son prix (un budget de près de 12 millions d’euros voté pour 2010) d’autant que  la « défense des opprimés » est un bon filon.   Selon le dernier numéro du  Canard enchaîné,  paru aujourd’hui, Mme Bougrab  aurait  fait voter début mai par le collège de la Halde  une délibération visant à doubler son indemnité mensuelle qui passerait de 6 900 à 14 000 euros.

Cette dernière a formellement démenti cette accusation, de même que le secrétaire d’Etat Christian Blanc, soupçonné d’avoir consommé pour  12 000 euros de cigares en dix mois aux frais du contribuable –voir notre article du 8 juin- , a rejeté le poids de la faute  sur son   ancien chef de cabinet, Guillaume Jublot… 

Toujours dans le domaine des relations « complexes » de l’UMP avec notre argent, alors que le Premier ministre François Fillon est monté au créneau pour défendre la probité d’Eric Woerth, mis en cause alors qu’il était ministre du Budget   dans une   possible affaire  fraudes fiscales de Mme  Bettencourt –voir notre article publié hier-  il a été annoncé, dans un  louable souci d’économie  que la Garden party de l’Elysée du 14 juillet (d’un coût de 750 000 euros en 2009), sera supprimée cette année.

Un geste symbolique qui permet à l’Etat UMP de s’exonérer à moindre frais de la poursuite, avec son aval,  de pratiques scandaleuses.  Michel de Poncins évoquait ainsi lundi, un des exemples de la fameuse exception française, à savoir   « un acte de banditisme d’État », «  le prélèvement de 1 % sur les recettes de l’EDF en faveur du comité d’entreprise (…) ».

« Le 1 % du comité d’entreprise dure depuis environ 62 ans » relève-t-il ce qui permet de calculer l’ampleur faramineuse  de  « l’argent  dérobé  au consommateur », « prélèvement » qui  « représente 7 % des salaires de l’entreprise, pourcentage dépassant très largement les pourcentages semblables dans d’autres entreprises ».

Or, « en application d’un accord non écrit et toujours valable durant toutes ces années une partie essentielle du prélèvement sert exclusivement à la CGT qui dirige le comité d’une main de fer (…).  L’autre partie du prélèvement est censée rendre service aux salariés en leur offrant diverses prestations comme dans tout comité d’entreprise. Il s’agit en fait de consommations forcées puisqu’elles ne sont  pas choisies librement ; le meilleur service que l’on pourrait rendre aux salariés d’EDF  serait de leur donner directement l’argent qui va au comité d’entreprise. Personne ne sait où se situe le curseur entre l’enrichissement de la CGT et les prétendus services rendus aux employés (…).

Et Michel de Poncins de mentionner un retentissant  rapport de la Cour des Comptes en 2007, cité en son temps par le FN, lequel «  a accroché fortement la gestion de ce comité d’entreprise après un autre rapport daté de 1990. Elle a ainsi pointé « le manque de transparence », il s’agit bien évidemment d’un euphémisme,  «  les coûts prohibitifs de gestion lesquels représentent 25 % du total du budget ; elle a enfin évoqué sans les détailler des dérives qui justifieraient de l’intervention du parquet ».

Pourtant, « le gouvernement vient d’étendre le régime très spécial des salariés d’EDF aux entreprises privées du secteur. En catimini, il  a fait modifier le projet de loi portant sur la nouvelle organisation du marché de l’électricité (« loi Nome »).  L’amendement du député UMP Lenoir, qui a bénéficié du soutien du gouvernement, a ajouté subrepticement au projet de loi initial l’article 14, qui étend l’article 47 de la loi du 8 avril 1946 sur la nationalisation de l’électricité et du gaz à toutes les entreprises des secteurs du gaz et de l’électricité ».

« Concrètement, si cet article est maintenu, les concurrents privés d’EDF et GDF devront eux aussi transférer 1 % de leur chiffre d’affaires au financement de leur Comité d’Entreprise, donc offrir à leurs syndicats les mêmes privilèges particulièrement scandaleux que ceux en vigueur dans l’entreprise publique ».

Dans les faits, « si vous êtes client d’une entreprise concurrente d’EDF ou de GDF, votre facture d’électricité sera plus élevée de 1 %, afin de financer son comité d’entreprise. Cela signifie que la CGT va étendre son emprise sur toutes les entreprises du secteur de l’électricité (…).   En pratiquant ainsi conclut-il,  le pouvoir de la fausse droite montre clairement et une nouvelle fois où penche son cœur ! Il est facile de remarquer que le pouvoir depuis 2007 a fait progresser le socialisme en France d’une façon accélérée : c’est une nouvelle preuve de cette marche forcée qui s’ajoute à beaucoup d’autres ».

Quitter la version mobile