Cette dernière a formellement démenti cette accusation, de même que le secrétaire d’Etat Christian Blanc, soupçonné d’avoir consommé pour 12 000 euros de cigares en dix mois aux frais du contribuable –voir notre article du 8 juin- , a rejeté le poids de la faute sur son ancien chef de cabinet, Guillaume Jublot…
Toujours dans le domaine des relations « complexes » de l’UMP avec notre argent, alors que le Premier ministre François Fillon est monté au créneau pour défendre la probité d’Eric Woerth, mis en cause alors qu’il était ministre du Budget dans une possible affaire fraudes fiscales de Mme Bettencourt –voir notre article publié hier- il a été annoncé, dans un louable souci d’économie que la Garden party de l’Elysée du 14 juillet (d’un coût de 750 000 euros en 2009), sera supprimée cette année.
Un geste symbolique qui permet à l’Etat UMP de s’exonérer à moindre frais de la poursuite, avec son aval, de pratiques scandaleuses. Michel de Poncins évoquait ainsi lundi, un des exemples de la fameuse exception française, à savoir « un acte de banditisme d’État », « le prélèvement de 1 % sur les recettes de l’EDF en faveur du comité d’entreprise (…) ».
« Le 1 % du comité d’entreprise dure depuis environ 62 ans » relève-t-il ce qui permet de calculer l’ampleur faramineuse de « l’argent dérobé au consommateur », « prélèvement » qui « représente 7 % des salaires de l’entreprise, pourcentage dépassant très largement les pourcentages semblables dans d’autres entreprises ».
Or, « en application d’un accord non écrit et toujours valable durant toutes ces années une partie essentielle du prélèvement sert exclusivement à la CGT qui dirige le comité d’une main de fer (…). L’autre partie du prélèvement est censée rendre service aux salariés en leur offrant diverses prestations comme dans tout comité d’entreprise. Il s’agit en fait de consommations forcées puisqu’elles ne sont pas choisies librement ; le meilleur service que l’on pourrait rendre aux salariés d’EDF serait de leur donner directement l’argent qui va au comité d’entreprise. Personne ne sait où se situe le curseur entre l’enrichissement de la CGT et les prétendus services rendus aux employés (…).
Et Michel de Poncins de mentionner un retentissant rapport de la Cour des Comptes en 2007, cité en son temps par le FN, lequel « a accroché fortement la gestion de ce comité d’entreprise après un autre rapport daté de 1990. Elle a ainsi pointé « le manque de transparence », il s’agit bien évidemment d’un euphémisme, « les coûts prohibitifs de gestion lesquels représentent 25 % du total du budget ; elle a enfin évoqué sans les détailler des dérives qui justifieraient de l’intervention du parquet ».
Pourtant, « le gouvernement vient d’étendre le régime très spécial des salariés d’EDF aux entreprises privées du secteur. En catimini, il a fait modifier le projet de loi portant sur la nouvelle organisation du marché de l’électricité (« loi Nome »). L’amendement du député UMP Lenoir, qui a bénéficié du soutien du gouvernement, a ajouté subrepticement au projet de loi initial l’article 14, qui étend l’article 47 de la loi du 8 avril 1946 sur la nationalisation de l’électricité et du gaz à toutes les entreprises des secteurs du gaz et de l’électricité ».
« Concrètement, si cet article est maintenu, les concurrents privés d’EDF et GDF devront eux aussi transférer 1 % de leur chiffre d’affaires au financement de leur Comité d’Entreprise, donc offrir à leurs syndicats les mêmes privilèges particulièrement scandaleux que ceux en vigueur dans l’entreprise publique ».
Dans les faits, « si vous êtes client d’une entreprise concurrente d’EDF ou de GDF, votre facture d’électricité sera plus élevée de 1 %, afin de financer son comité d’entreprise. Cela signifie que la CGT va étendre son emprise sur toutes les entreprises du secteur de l’électricité (…). En pratiquant ainsi conclut-il, le pouvoir de la fausse droite montre clairement et une nouvelle fois où penche son cœur ! Il est facile de remarquer que le pouvoir depuis 2007 a fait progresser le socialisme en France d’une façon accélérée : c’est une nouvelle preuve de cette marche forcée qui s’ajoute à beaucoup d’autres ».