Dans Le Figaro en date d’aujourd’hui, Guillaume Perrault consacre un article, intitulé « Droite populaire contre Front National », aux treize députés du parti sarkozyste, « élus dans des départements où le FN s’est redressé », qui viennent de fonder le « Collectif de la droite populaire ». A l’origine dudit collectif avec Lionel Luca, Thierry Mariani constate que « (l’électorat UMP) est toujours en attente en matière d’immigration, de sécurité et de patriotisme. Or ces thèmes avaient contribué au succès de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 ».
M. Perrault relève qu’effectivement, « les raisons de s’inquiéter pour l’UMP sont d’autant plus sérieuses qu’ aucune personnalité charismatique ne paraît aujourd’hui en mesure d’incarner l’aile droite de la majorité », avec la disparition du champ politique de Charles Pasqua et de Philippe de Villiers. « Désormais, à droite, entre les inconditionnels du chef de l’Etat et le Front National, il n’y a rien, hormis Nicolas Dupont-Aignan et le minuscule Centre national des indépendants. Un vide que le Collectif pour la droite populaire entend combler pour éviter une hémorragie vers le parti de Marine Le Pen et Bruno Gollnisch ».
Bref, le collectif en question vise donc à réitérer la manœuvre bien connue consistant à draguer l’électorat patriote pour qu’il se rabatte, éventuellement au second tour, vers l’UMP. Un transfert de voix qui serait facilité par les discours « musclés » de MM. Mariani et Luca, fort bien adaptés à la sociologie électorale de la région PACA…. Sans préjuger de la sincérité des convictions droitières de ces élus sarkozystes, qui a pu parfois, au coup par coup, se vérifier dans leur travail parlementaire, force est de constater qu’ils ont été bien impuissants à infléchir dans le bon sens la politique gouvernementale.
Ils continuent imperturbablement d’avaler des couleuvres et de soutenir un gouvernement auquel ils sont incapables d’arracher la fin du regroupement familial, la réforme du code de la nationalité, la préférence nationale dans l’accès aux logements, à l’emploi et aux avantages sociaux, l’expulsion des délinquants étrangers, le refus de la soumission aux diktats de l’Europe de Bruxelles, la mise en place d’un protectionnisme intelligent et mesuré pour protéger nos salariés et nos entreprises. Une liste non exhaustive, sachant que dans beaucoup des domaines cités ici, les élus en question ne brillent pas par leur clarté…
Ce « collectif » prouverait sa lucidité et tirerait les vraies conséquences de l’incapacité à infléchir la ligne politique du gouvernement dans le bons sens s’il s’inscrivait dans une démarche de « rassemblement national » autour du FN. En l’état, l’UMP n’est pas réformable car ses vrais dirigeants adhérent fondamentalement aux préceptes euromondialistes, incompatibles par nature avec la défense de notre identité et de notre souveraineté nationales.
Certes, pour gagner les élections –comme en 2007- le discours est souvent flamboyant. Guillaume Perrault rappelle notamment que, déjà, Giscard d’Estaing commença son septennat en pratiquant l’ouverture à gauche, notamment en faisant entrer Françoise Giroud au gouvernement et en mettant en place le regroupement familial. Mais il l’acheva par un « coup de barre à droite », avec « la loi sécurité et liberté » et « l’accord franco-algérien qui prévoyait le retour volontaire de 35 000 travailleurs algériens par an ».
Ce fut bien sûr, nous y sommes désormais habitués, un pur effet d’annonce. Quant à MM. Luca et Mariani, ils n’ignorent aucunement que de l’aveu même de M. Hortefeux, plus de 200 00 cartes de séjour de longue durée et 110 000 naturalisations ont été accordées en 2009, tandis que 20 000 clandestins ont été régularisés dans le même temps. Il serait temps d’en tirer les conclusions qui s’imposent.