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Du « devoir de réserve »…

Le général trois étoiles Vincent Desportes (photo), directeur du Collège interarmées de défense (CID), « sera sanctionné » a déclaré hier le ministre de la Défense, Hervé Morin sur RMC et BFM-TV. Il s’est  rendu coupable d’avoir  vivement critiqué la stratégie américaine en Afghanistan, censée avoir été définie  par les membres de l’Otan  lors du sommet de Bucarest en avril 2008. Dans un entretien accordé au Monde, ce militaire avait notamment parlé  d’une  « guerre américaine » dans laquelle la France, « actionnaire à 1 % »,  « n’a pas droit à la parole » (voir notre article publié le 2 juillet).

« Le général Desportes est soumis à une obligation de réserve » qui lui impose « de ne pas manquer de discernement, et il a manqué de discernement », a ajouté M. Morin. « Jusqu’à nouvel ordre, les militaires sont sous l’autorité des politiques, comme chaque fonctionnaire », a-t-il souligné. Une sanction qui  intervient au moment ou  le nouveau chef d’état-major des armées, l’‘amiral Edouard Guillaud, qui  avait fustigé vendredi une « faute » de ce général et des propos « irresponsables », vient d’annoncer que  les effectifs français en Afghanistan vont être portés à 4 000 hommes (voir le communiqué de Bruno Gollnisch publié hier).

Le site Secret Défense qui rappelle qu’ Edouard Guillaud et Vincent Desportes « se connaissent depuis longtemps et se tutoient », a eu la bonne idée de publier le texte que  l’amiral  Guillaud a lu  aux stagiaires de la promotion Lyautey du Collège interarmées de défense (CID), le 22 juin.   « Le devoir de réserve déclarait-il,  n’est pas le prétexte à une réserve muette qui à force d’être muette devient lâche et in fine irresponsable ! Nous avons notre place dans le débat stratégique. Nous devons revendiquer notre place dans le débat stratégique. Et nous devons le faire publiquement, surtout pas anonymement (…) ».

« Le courage, c’est aussi le courage moral. C’est celui qui consiste s’exposer, en donnant son propre avis, même si cet avis s’oppose à celui de la majorité ou à celui de ses supérieurs. Emettre un avis différent de celui de son chef, de manière objective et argumentée, pour le bien commun, ce n’est pas si simple ! Il faut une certaine dose de courage ! Le courage, c’est enfin le courage intellectuel. Il est très facile, dans notre système naturellement hiérarchisé, d’épouser la pensée dominante et de développer un projet uniquement à l’intérieur de ce cadre. Pas de syndrome de la  pensée unique… « Le feu tue, les idées périmées aussi !  Foch a raison ! ».

Bref entre les principes énoncés et leur application, il y a de la marge…Secret Defense souligne également que  le général Desportes « s’était vu barrer la route à la direction de l’IHEDN et à une quatrième étoile ». En effet, « il  avait déjà été soupçonné d’être l’un des membres du groupe Surcouf, qui avait, en 2008, publié une violente charge contre le Livre blanc de la Défense ». « Livre blanc » dont les orientations avaient été dénoncées alors par Bruno Gollnisch, car finalisant la volonté Sarkozyste de démanteler plus avant  et d’amoindrir dramatiquement   notre outil militaire, désormais simple force d’appoint aux opérations du Nouvel ordre mondial.

 

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