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L’UMP, ses « affaires » et ses « fondamentaux »

Comme prévu, l’Inspection générale des finances (IGF) a blanchi hier Eric Woerth de tout soupçon d’intervention fiscale lorsqu’il était ministre du Budget  en faveur de Liliane Bettencourt, François-Marie Banier ou Patrice de Maistre. L’enquête de l’IGF conclut à une gestion normale des dossiers en cause.  D’aucuns s’interrogent maintenant sur la fait de savoir si  l’Elysée n’aurait pas violé   le secret de l’enquête Woerth-Bettencourt, avec les « fuites » jeudi dernier dans la presse d’extraits du procès-verbal d’audition de l’ex-comptable de Liliane Bettencourt, dans le Monde, puis le Figaro.fr.

Surtout  l’IGF ne dit rien d’un autre volet de cette affaire, celui du financement  présumé  de la campagne présidentielle du candidat Sarkozy en  2007.  L’ex-comptable de Mme Bettencourt, Claire Thibout, affirme toujours que Patrice de Maistre le gestionnaire de fortune de la milliardaire,  lui avait alors demandé de retirer 150  000 euros pour qu’il les remette à Eric Woerth, trésorier de la campagne de Nicolas Sarkozy. M Woerth a  annoncé qu’il allait « réfléchir » à un éventuel abandon de sa fonction de trésorier de l’UMP,  qu’il occupe depuis 2002…

Le rapport de l’IGF sitôt annoncé, Nicolas Sarkozy n’a pas traîné pour tenter de reprendre la main. Jusque là  silencieux et alors que les sondages pointent une cote de popularité au plus bas depuis 2007, le chef de l’Etat sera ce soir sur France 2 pour « répondre  à la calomnie » et évoquer certainement la réforme des retraites, menée  justement par M. Woerth, la réduction des déficits et la crise.

 Ce grand numéro de communiquant suffira-t-il  à éteindre le feu qui couve au sein de la maison UMP ? Signe du trouble de son électorat traditionnel, un vieux fief de la droite parlementaire comme Rambouillet,  la 10éme  circonscription des Yvelines dont  Christine Boutin fut l’élue,   est tombé hier dans l’escarcelle de la gauche avec la victoire au second tour de cette législative partielle de la candidate des Verts,  Anny Poursinoff,  sur le  député sarkozyste sortant, Jean-Frédéric Poisson.

Principal objet de l’inquiétude du parti sarkozyste, la dynamique retrouvée du FN depuis les dernières élections régionales est l’objet de toutes les attentions. Après la montée au créneau du « Collectif de la droite populaire » initié par 13 députés pour tenter de contenir la poussée frontiste –voir notre article en date du 6 juillet- c’est au tour de Jean-François Copé  de rappeler l’objectif numéro un de la majorité présidentielle : réduire autant que faire se peut l’audience de l’opposition nationale et patriotique.

Le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, à la tête de son  petit  club, dit de « réflexion »,  Génération France,  réunissait ses troupes cette fin de semaine à Maussane-les-Alpilles, «  coup d’envoi à la préparation du projet présidentiel pour 2012 ». 63 députés étaient présents, dont quelques poids lourds du parti –Jean-Claude Gaudin, Claude Goasguen, …-  et le FN a été l’objet en filigrane de presque toutes les discussions.

Jean-François Copé, rapporte Le Figaro,  a donc expliqué qu’ «il faut revenir aux fondamentaux. C’est le message envoyé par les Français lors des régionales». «Notre famille politique est en risque, la gauche monte par défaut et le FN recommence à pointer le bout de son nez. Et si le FN remonte c’est que nous n’avons pas été au rendez-vous». C’est le moins que l’on  puisse dire en effet, mais pour être « au rendez-vous » il faudrait justement que la droite mondialiste abandonne ses « fondamentaux »,   pour adopter vraiment  ceux du FN. Une impossibilité « ontologique » en l’état actuel des choses.

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