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« Fête nationale » ? Le programme du FN fait un malheur à l’UMP

Nous évoquions il ya peu, par le biais d’un article du Figaro, la naissance du « Collectif de la droite populaire » regroupant des députés UMP inquiets de la remontée du FN et qui entendent  réaffirmer leur appartenance à la « droite de conviction » –voir notre article en date du 6 juillet. La veille du 14 juillet,   trente cinq députés , dont  Bernard Debré (Paris), Lionnel Luca (Alpes-Maritimes),  Thierry Mariani (Vaucluse) , Jacques Myard (Yvelines), Christian Vanneste (Nord)  ou encore Brigitte Barèges (Tarn-et-Garonne)  ont signé une charte  pour défendre les « valeurs qui font la France ».  Trente cinq sur les 309 membres (et 7 apparentés)  du groupe UMP…

Puisant très largement dans le programme du FN élaboré sous la houlette de  Bruno Gollnisch,  et reprenant le vocabulaire et  les formules popularisés   par les discours des dirigeants frontistes, les signataires  disent vouloir défendre  la Nation comme « élément fondamental de notre identité », et le patriotisme « pour redonner fierté, espoir, et ambition aux Français».

Ils se prononcent pour une immigration « contrôlée et maîtrisée », et  affirment que ceux qui « choisissent de vivre en France doivent adhérer aux valeurs de notre République par une démarche volontaire ».

Ils clament  pareillement leur attachement à « la liberté d’entreprendre, au travail, au mérite et à l’effort », «  à la dignité sociale et à la solidarité avec les plus faibles d’entre nous ». La famille, est-il encore indiqué doit être le  « pilier » de la cohésion sociale, doit donner « les repères » et assurer « la solidarité entre les générations », écrit le collectif, qui érige aussi la sécurité en « première des libertés », et croit « en l’autorité de l’Etat ».

Bref,  l’aveu en creux, de tout ce qui n’a pas été fait, voulu ou réussi  par l’UMP au pouvoir depuis 2002.  Une profession de foi sympathique, mais qui ne parvient pas à faire oublier que les patriotes, nombreux « à la base »,  sont ultra-minoritaires dans les instances de  l’UMP et  soigneusement écartés des  leviers de commande…

Si nos signataires sont sincères, comment peuvent-ils appartenir au même parti que les députés sarkozytes Etienne Pinte et Françoise Hostalier qui ont signé la pétition en faveur de la régularisation des immigrés clandestins ?  (voir notre article en date du 18 juin).

 Comment expliquent-ils   l’absence de toute politique familiale nationale  digne de ce nom ou encore   les prises de postions de   nombreuses personnalités de l’UMP, comme  Nadine Morano tout récemment, en faveur du mariage gay et de l’adoption par les couples homos ?

Comment tolèrent-ils   les discours   récurrents du chef de l’Etat et l’activisme de ce gouvernement  en faveur de la discrimination positive et    de la poursuite de l’immigration ?  Comment s’accommodent-ils des  échecs, prévus et annoncés par le Front National,  de la lutte contre l’insécurité ?

Concrètement les signataires  de la charte  qui répètent à l’envi « qu’il n’est pas question de laisser au FN le terrain de l’immigration ou de la sécurité, ni des valeurs de la nation »,  évitent de dépasser les bornes du politiquement correct. Ils  ne se prononcent pas pour le retour au droit de la filiation, la fin du regroupement familial,   l’inversion des flux migratoires, l’expulsion des délinquants étrangers.

Sans même parler de l’inféodation de notre pays à l’euromondialisme bruxellois et à  l’Otan, sujets qui sont  soigneusement évités par nos sarkozystes «  patriotes »,  soucieux de  «  l’indépendance nationale » et du « rayonnement de la France »… Il y a des lignes jaunes à ne pas franchir quand on pointe à l’UMP, que ce parti  soit ou non dirigé par le « grand oriental » Xavier  Bertrand

Les signataires  sont même en retrait par rapport aux vœux exprimés en avril dernier dans l’appel lancé par le député UMP du Rhône Philippe Meunier ( signataire de cette nouvelle charte)    au nom déjà   d’un retour aux «  fondamentaux de la droite » -voir notre article en date du 7 avril.

Cet appel, signé par 13 collègues de M. Meunier,  proposait  ainsi  d’« arrêter l’immigration de peuplement », prônait  « l’assimilation » « des Français récemment naturalisés » – en lieu et place du  terme ambiguë « d’intégration » –    et « l’expulsion du territoire national » des  « délinquants étrangers arrêtés et condamnés  une fois leur peine purgée » ; une possibilité supprimée par Nicolas Sarkozy lui-même une fois élu à l’Elysée.

Des vœux formulés en pure perte à l’instar de  l’agitation vaine  de ce « Collectif pour la droite populaire », nouveau contre-feu allumé pour que les électeurs UMP n’aillent pas  voir ailleurs en 2012, d’autant que les rabatteurs  Villiers et Pasqua ne sont plus là pour jouer leur rôle. Pour le reste parions qu’il  n’aura lui aussi  aucun  effet sur les orientations politiques de la droite mondialiste au pouvoir.

Et le pire c’est que les signataires de cette charte le savent pertinemment, tout comme ils  savent aussi que seul le FN défend vraiment les « fondamentaux » qu’ils évoquent, voire  ceux dont ils n’osent pas parler…

 

 

 

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