Site icon Le blog de Bruno Gollnisch

Nos producteurs laitiers face au « Système »…

Chacun a encore en mémoire les actions menées l’année dernière par des producteurs laitiers désespérés par l’effondrement de leurs revenus  de près de 54% alors que  le prix du lait enregistrait dans le même temps  une baisse de 16%. Plus globalement 90% des agriculteurs français, producteurs et éleveurs, ont perdu de l’argent au cours de l’exercice 2009.  Les producteurs  ont de nouveau multiplié ces derniers jours les actions sur tout le territoire, revendiquant  une augmentation du prix auquel les industriels leur achètent le lait, ce   que justifierait  l’amélioration des cours du  marché laitier par rapport à l’an dernier. Les pratiques actuelles, assez aberrantes, ne permettent pas aux producteurs  de savoir aujourd’hui combien ils seront payés pour le lait livré en juillet. Ils doivent recevoir entre le 6 et le 20 août leur paye pour les livraisons du mois précédent…

A l’issue de la réunion des trois syndicats majoritaires des agriculteurs qui s’est déroulée  hier, ceux-ci ont rappelé leur souhait  de voir les 1000 litres de lait   payés 321 euros contre 303 actuellement et 290 l’année dernière.  Rappelons qu’en mars 2009,  le  litre de lait se négociait au même prix qu’en  1992 ( !), soit 31 centimes d’euros (310 euros les 1000 litres). Un ultimatum a donc   été lancé aux industriels et aux coopératives, qui   ont jusqu’au 12 août  pour reprendre des négociations au point mort depuis juin.  

Faute de quoi les producteurs de lait appellent  à « généraliser la campagne de stickage », consistant à signaler les marques qui refusent  l’augmentation des prix du lait, pour inciter les consommateurs à les boycotter.

 Le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, a déclaré « (souhaiter) que les industriels et les coopératives fassent les efforts nécessaires pour que les producteurs soient rémunérés à leur juste valeur »,  rappelant que l’Etat avait dépensé « 300 millions d’euros, via la Commission européenne », pour faire remonter les prix.

Ce que ne dit pas le ministre, et Bruno Gollnisch s’en était alors indigné dans l’hémicycle du Parlement européen,  c’est que l’aide prévue initialement  était de  600 millions mais celle-ci a   été rejetée, par le biais  d’« un artifice de procédure »,  par la Commission européenne qui s’est contentée de verser les  300 millions en question,  « privant nos producteurs laitiers de l’aide qu’ils étaient en droit d’attendre ».

Et ce,  notait le vice-président du FN, alors que dans le même temps « des instituts, des programmes divers, qui vont tous dans le sens politiquement dominant pour la communication, l’éducation ou la rééducation des populations, ont reçu des milliards d’euros ».

D’ailleurs, sur les 19 milliards d’euros donnés chaque année à l’Union européenne par l’Etat français, les technocrates bruxellois en rétrocèdent 12,5 milliards à notre pays, principalement au titre de la Politique agricole commune. Les fausses largesses de l’Europe coûtent donc en réalité 6,5 milliards d’euros aux contribuables français !

Relevons encore que Bruno Le Maire, dans le même  registre hypocrite,  a souligné  également  qu’il fallait « que l’on sorte de ce système où tous les trois mois il y a une crise sur le prix du lait! Ce n’est pas acceptable », a-t-il encore ajouté. Cette sensibilité de M. Le Maire sur ce dossier s’explique aussi plus prosaïquement par le fait qu’il vient  de faire adopter sa loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche, qui instaure  des contrats écrits entre industriels et producteurs. Autant dire que l’actuel  blocage dans le secteur laitier fait plutôt mauvais genre et augurerait mal de l’avenir de cette nouvelle loi…

Pour le reste quand M.  Le Maire se drape dans la posture  de l’indignation et invite à « sortir de ce système »,  il ne croit pas si bien  dire. Mais  s’il s’agit d’étendre cette  critique au niveau global, aux conséquences notamment de notre inféodation à l’Europe de Bruxelles, juste avant  le grand saut dans l’inconnu que constitue la disparition des quotas laitiers en 2015.

D’ores et déjà, notait alors Bruno Gollnisch,  la réforme conclue en novembre dernier  au sein de l’UE dans le secteur laitier « va favoriser les usines à lait du nord de l’Europe, surtout Danemark et Pays-Bas ».

Enfin, il s’agit de ne pas minorer la responsabilité  des  groupes  français  qui refusent de payer le lait aux  à un prix décent, arguant notamment de la nécessité d’un rapprochement entre les prix français et allemands, ces derniers étant inférieurs. Cette course au profit, à l’augmentation sans cesse accrue des marges réalisées sur la vente d’un paquet de yaourt ou sur un  fromage pour satisfaire les actionnaires,  se fait au  détriment de nos producteurs.

 Cette course folle  est la résultante d’un système vicié et de l’abandon de tout réflexe patriotique  au sein d’un monde capitaliste de plus en plus apatride et mondialiste.

Systéme qui pousse les industriels à  élaborer leurs fromages ou yaourts avec du lait en poudre importé de Chine plutôt  avec du lait produit localement. Qui ne se souvient des conséquences désastreuses du lait en poudre chinois contaminé à la dioxine ? L’année dernière,  le groupe FN au Conseil régional Rhône-Alpes avait relevé qu’il fut  le  seul  à dénoncer  les  pratiques commerciales de certains industriels. Les autres partis faisant, comme à leur habitude, la sourde oreille.

L’agriculture française ne pourra mieux se porter que le jour où nous sortirons de ce système mondialiste qui rend économiquement préférable d’importer des produits de l’autre bout de la planète, plutôt que de produire localement et de le payer à son juste prix à nos producteurs.

.

Quitter la version mobile