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Très chère Europe

L’information a été divulguée par  le quotidien britannique Telegraph et  reprise en France notamment par le site du cri du contribuable et  le salon beige fin août.  Il serait  prévu une augmentation très substantielle  du budget de l’Union européenne d’ici 2013, de l’ordre  de 7,6 %. Dans son dernier bulletin, André Noël relève de son côté que le Commissaire européen chargé du Budget, le polonais Januscz Lewandowski, fait  actuellement « la tournée des capitales européennes pour déterminer avec elles l’augmentation du budget de l’Union pour l’exercice 2011 ». Il propose pour sa part un bond de… 6% (…) » pour financer  « certains surcoûts  notamment la construction de la centrale nucléaire nouvelle génération, Iter. Il donne ainsi une justification qui se veut absolutoire car  l’essentiel de la hausse du budget porte sur les dépenses d’avenir » .

 

Ce hiérarque bruxellois « pourrait d’abord songer à réduire les dépenses tout court (…) ou diminuer le traitement plus que confortable des hauts fonctionnaires bruxellois et réduire leurs effectifs pléthoriques. Mais non ! Il agit comme il reproche aux autres de le faire : dépenser toujours plus au lieu d’économiser davantage » est- il justement indiqué.

D’ores et déjà ajouterons-nous,  chaque Français verse de l’ordre de 260 euros par an au budget communautaire,  ce qu’il ignore souvent, n’ayant d’ailleurs guère  plus de lumière sur la façon dont son argent est utilisé…

Cette volonté  de faire cracher toujours plus  les contribuables au bassinet  est d’autant plus scandaleuse  que « la Commission européenne ne cesse d’exhorter les pays de l’Union à réduire leurs déficits et leurs dettes, les menace même de sanctions s’ils n’obtempèrent pas rapidement pour rentrer dans les  clous  de Maastricht qui limite à 3% du PNB le déficit budgétaire. Cela passe évidemment par une réduction drastique des dépenses et de nouveaux impôts. On pourrait s’attendre à ce que Bruxelles elle-même donne l’exemple de la rigueur qu’elle entend imposer aux Etats membres ! Il n’en est rien, hélas ! On ne sait si c’est impudence ou cynisme… ».

Certes notre ministre des Finances, François Baroin a refusé  toute augmentation du budget, toutefois, « la France n’est plus qu’un Etat parmi 27 et pour prendre la décision – depuis l’adoption du mini-traité de Lisbonne – il suffit qu’une majorité se dégage alors qu’auparavant, il fallait l’unanimité, ce qui eût permis à notre pays de s’y opposer. Or, la France, dans cette opposition, ne peut compter pour l’instant que sur le soutien de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne. Comme les Etats ayant récemment adhéré à l’Union sont les principaux bénéficiaires des subventions bruxelloises, ils ont tout intérêt à ce que le budget européen soit le plus étoffé possible… ».

« Toutefois notre gouvernement ne serait pas hostile à un  compromis  qui permettrait une augmentation de 2,9%du budget de Bruxelles. Ce qui est encore trop ! Celui de la France prévoit 0% de hausse. On se serrerait donc la ceinture chez nous pour satisfaire la gourmandise bruxelloise ». C’est en effet exactement cela …

Cette situation appelle une précision, souvent mise en avant par le Front National et reprise sur le blog d’arte par  l’universitaire Nicolas-Jean Brehon,  spécialisé dans  les finances communautaires, à savoir qui paye réellement cette « gourmandise bruxelloise ». M. Brehon relève ainsi que «  60 % du financement repose sur quatre Etats : l’Allemagne, la France, l’Italie et le Royaume Uni. 80 % de la redistribution financière (…)  repose sur quatre Etats ; l’Allemagne, le Royaume Uni, les Pays Bas et la France. Une augmentation du budget implique pour chacun de ces Etats une contribution supplémentaire importante. Une majoration (…) de seulement 0,1 % du budget (le passage de 1 % du PNB à 1,1 % du PNB européen) représente pour l’Allemagne et la France une contribution supplémentaire de 2,4 et 2 milliards d’€ » .

Or, note-t-il encore, « l’Allemagne qui a très mal supporté d’être mise à contribution lors de la crise grecque ne peut envisager d’être à nouveau sollicitée pour le budget ». La situation économique et sociale de notre pays étant ce qu’elle est, ce qui vaut pour l’Allemagne vaut très largement pour la France…

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