Un fait est d’ores et déjà certain, c’est la mainmise grandissante de l’influence turque au Kosovo, dont la minorité orthodoxe serbe est la victime récurrente. Samedi soir, et cette situation n’est pas sans rappeler les émeutes qui suivent en France « traditionnellement » les matchs de football de l’équipe d’Algérie, de violents affrontements ont éclaté après la victoire de la Turquie contre la Serbie en demi-finale du Mondial de basket-ball à Istanbul. Les kosovars albanais turcophones se sont affrontés avec des Serbes à Kosovska Mitrovica, obligeant les forces de l’Otan au Kosovo (Kfor) à intervenir pour séparer les deux groupes ethniques.
Des « incidents » vivement « condamnés » par le général allemand Erhard Buhler à la tête de la Kfor, qui a indiqué dans un communiqué que l’Otan «ne tolèrera aucune violence au Kosovo ». « Je demande à la population du Kosovo de nous aider à arrêter les fauteurs de troubles »a-t-il ajouté certainement sans trop y croire. Au-delà du vœu pieu, rituel énoncé ici, cette violence là est le propre de toutes les sociétés par trop hétérogènes. A fortiori quand une composante ethnique et/ou religieuse d’un territoire donné est animée par un fort sentiment de conquête et de revanche ce qui est le cas, notamment, du Kosovo…
Le sort réservé aux Serbes du Kosovo, qui sont devenus minoritaires du fait de l’immigration d’origine albanaise, est là pour nous rappeler, et ce constat ne souffre pas d’exception, que les sociétés multiculturelles sont toutes traversées par des déchaînements de violence qui les rendent instables. Elles ne peuvent échapper à cette violence que si elles sont très hiérarchisées et cloisonnées, à l’encontre du modèle du « vivre ensemble » défendu hypocritement par le Système. Admettons que les troupes de l’Otan dans leur grande sagesse, n’ont pas imposé aux Serbes et aux Albanais la « mixité sociale »…