Pourtant, M. Le Maire était venu avec des promesses et des cadeaux : le déblocage de trois cents millions d’euros sur trois ans (2011-2013), l’annonce d’un soutien d’urgence de 30 millions d’euros pour les agriculteurs les plus en difficultés, afin d’aider notamment les plus endettés à quitter la profession. Mais il incarne un système dont la logique mortifère pour notre agriculture est désormais appréhendée par la majorité du monde rural.
Comme le rapporte le quotidien Les Echos aujourd’hui, « ni ces aides ni les promesses de trouver des alliés au sein de l’Europe pour défendre l’agriculture, ni le refus d’en faire une monnaie d’échange dans les négociations internationales n’ont suffi à calmer l’inquiétude des plus petits éleveurs, très fragilisés par la dérégulation des marchés. Résultat, la Confédération paysanne et la Coordination rurale, deux syndicats minoritaires exaspérés de ne pas être associés aux discussions entre le gouvernement et le syndicalisme majoritaire, ont détruit les stands du ministère, de la FNSEA, des Jeunes Agriculteurs et d’Agrimer ».
« Le secteur de l’élevage est-il noté, n’échappera pas à de nouvelles restructurations et à de nouveaux départs pour se mettre à niveau avec la concurrence. Et c’est à tout cela que l’aide du gouvernement servira. Reste à s’entendre sur l’importance de la réorganisation et sur sa mise en oeuvre. Rien à ce stade n’a encore été discuté avec la profession. L’Etat entend jouer un rôle de facilitateur, mais ne peut ni ne veut assumer le coût budgétaire de la réorganisation de l’agriculture ».
M Le Maire se vantait déjà cet été de l’effort de l’Etat qui, via la Commission européenne », avait dépensé 300 millions d’euros pour faire remonter les prix du cours du lait. Le 5 août nous rappelions sur ce site que Bruno Gollnisch s’était alors indigné dans l’hémicycle du Parlement européen, de ce que cette aide prévue était initialement de 600 millions mais que celle-ci avait été rejetée, par le biais d’« un artifice de procédure », par la Commission européenne .
Nous rappelions aussi, que sur les 19 milliards d’euros donnés chaque année à l’Union européenne par l’Etat français, les technocrates bruxellois en rétrocèdent 12,5 milliards à notre pays, principalement au titre de la Politique agricole commune. Les fausses largesses de l’Europe coûtent donc en réalité 6,5 milliards d’euros aux contribuables français !
Le FN l’a souvent répété, il convient ainsi aussi de comprendre plus largement que la Politique Agricole commune (PAC), et notamment sa nouvelle mouture d’après 2013, ne sera pas à même de protéger exploitants, producteurs et éleveurs français qui ont déjà subi ces derniers années la chute spectaculaire de leurs revenus. Cette PAC, qu’il serait urgent de renationaliser, se révèle totalement inadéquate à faire face aux ravages de la mondialisation sans frein.
La faute au dogme ultra libéral et ultra libre échangiste qui règne en maître au sein de la Commission européenne. Cette paupérisation de notre agriculture se fait d’ailleurs au premier chef au bénéfice des grandes multinationales, bien plus qu’à celui des économies vertes des pays pauvres ou émergents…
L’agriculture française ne pourra mieux se porter que le jour où nous sortirons de ce système mondialiste qui rend économiquement préférable d’importer des produits de l’autre bout de la planète, plutôt que de produire localement et de le payer à son juste prix à nos producteurs.