La dernière lettre électronique de Secours de France a consacré un article bien senti à Hors-la-loi, « un film algérien qui représentera ce pays aux Oscars » et qui s’apparente à « un procès à charge – et un procès truqué de bout en bout – contre la France ». De quoi expliquer certainement l’avalanche de critiques dithyrambiques sur ce long métrage de Rachid Bouchareb et ses acteurs principaux.
Mais il est vrai que notre caste médiatique, au delà même de son tropisme antinational et de son imprégnation gauchisante, a intégré depuis longtemps dans ses commentaires et avis, les critères de la discrimination positive…
L’article de Laurent Dandrieu dresse un portrait sans complaisance d’un film « laborieux » qui débute par « un tableau de la colonisation (qui) se résume à une expropriation, celle de la famille des trois “héros” du film, dont le père est chassé de ses terres, sur présentation d’un simple papier des autorités, au profit d’un colon français. La colonisation, c’est tout ce qu’on en verra dans le film : pas de dispensaires, pas d’écoles, pas d’hôpitaux, pas de routes, pas de missionnaires : juste une spoliation » et des « populations indigènes » présentées comme « des esclaves, taillables et corvéables à merci, puis qu’on extermine quand ils deviennent gênants ».
« Puis, il y a les massacres de Sétif (…), Là non plus, l’histoire n’a pas été le souci de Bouchareb, puisque les massacres de civils européens qui ont été la cause de la répression sont totalement occultés. Ce postulat de départ sert à justifier tout le reste : la participation des trois héros (…), à Paris, au “juste combat” du FLN, et surtout, les méthodes employées pour ce faire : meurtres, chantages, exécutions sommaires au nom d’une légalité fantoche, terrorisme, racket, proxénétisme même, tout est justifié à l’avance puisqu’il s’agit de répondre à la barbarie française, une barbarie qui n’a rien à envier à celle des nazis – le parallèle entre résistants français durant la Seconde guerre mondiale et combattants du FLN étant avancé explicitement à plusieurs reprises ».
Et l’auteur de cet article de relever justement qu’ « il n’est pas besoin d’être grand clerc pour comprendre la leçon que bien des jeunes spectateurs, de nationalité française mais qui ne perdent pas une occasion de brandir un drapeau algérien qui est pour eux, aujourd’hui encore, l’étendard d’une certaine révolte, vont tirer de ce film : contre une France qui traite si mal ceux qu’elle prétend être ses enfants, tous les coups sont permis ».
On se rappellera une promesse -une de plus- du candidat Sarkozy en 2007, martelant à de nombreuses reprises, et notamment devant ses auditoires du sud de la France, où le poids électoral de la communauté pied-noir n’est pas négligeable, son souhait d’en finir avec la repentance, l’auto-flagellation.
Un masochisme anti-national qui n’est pas non plus pour rien dans l’échec de l’assimilation des jeunes arabo-musulmans comme le relève M. Dandrieu, mais qui ne choque pas outre mesure l’UMP au pouvoir. Seules quelques voix isolées se sont élevées en son sein pour dénoncer le fait que Hors-la-loi, film franco-tuniso-belgo-algérien, ait été financé à hauteur de 60 % grâce à de l’argent français.