L’organisation d’une Gay pride est-elle la condition sine qua non pour entrer dans l’Europe de Bruxelles ? C’est en tout cas la conviction de l’organisateur de ce rassemblement « arc-en-ciel » à Belgrade.
Lazar Pavlovitch, c’est son nom, a affirmé -propos repris sur le site Le salon beige- que « si le gouvernement serbe autorise cette année la gay pride, c’est notamment pour avoir une bonne image à Bruxelles et faciliter les négociations pour l’adhésion de la Serbie à l’UE ».
Une opinion renforcée par la présence dans le cortège homosexuel de plusieurs personnalités européistes, notamment du chef de la délégation de la Commission européenne en Serbie le Français Vincent Degert. Débordant d’enthousiasme, ce dernier a déclaré hier aux manifestants : « nous sommes ici pour célébrer ce grand jour que nous avons attendu si longtemps ». Les peuples ont « les grands jours » qu’ils méritent…
La Serbie a beau être membre du Conseil de l’Europe depuis sept ans, il n’est pas certain que ce « nous » facétieux de M. Degert englobe une majorité du peuple serbe qui reste attaché aux valeurs traditionnelles. Mais il est vrai que dans le travail de rééducation auquel se livrent les instances bruxelloises, la lutte contre les « archaïsmes réactionnaires » est une priorité majeure…