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Maurice Allais nous a quittés, ses enseignements demeurent

Ses travaux influèrent fortement sur l’élaboration du programme économique du Front National, ses analyses sur l’impasse européiste et les ravages de l’idéologie mondialiste ont tout autant validé les mises en garde de l’opposition nationale : Maurice Allais est décédé hier à l’âge de 99 ans. Il se définissait  à la fois comme socialiste et libéral ; socialiste par souci de « l’équité de la redistribution des richesses » et libéral par souci « de l’efficacité de la production de cette même richesse ». Seul prix nobel français d’économie (1988), le communiqué  de l’Elysée  saluant sa mémoire  ne saurait faire oublier que ses enseignements et ses avertissements ont toujours été superbement ignorés dans les allées du pouvoir. Même si ceux-ci ont été une nouvelle fois validés par la crise que nous connaissons actuellement.

Fait Grand officier de la Légion d’honneur par Jacques Chirac, Grand-croix de la Légion d’honneur par  Nicolas Sarkozy en janvier dernier, la pensée de Maurice Allais fut dans les faits soigneusement occultée car trop gênante. 

Comment pourrait-il en être autrement d’ailleurs concernant  un homme qui, a contre-courant de la propagande officielle, affirmait la nécessité de mettre en place un protectionnisme intelligent, celui-là même qui fut encore voué aux gémonies lors de la dernière  réunion du G20. Un protectionnisme qu’il qualifie pourtant  de « nécessaire » et de justifié » lorsqu’il   s’exerce « entre pays de niveaux de vie très différents».

Le prix Nobel français  su établir   un lien  très clair entre chômage de masse et  l’ultra libre échangisme de nos « élites  bruxelloises ». Partant  du constat que  « le  chômage résulte des délocalisations, elles-mêmes dues aux trop grandes différences de salaire » il préconisait « de rétablir une légitime protection » à travers la recréation d’espaces régionaux économiques et sociaux homogènes, soit au sein des pays dits riches ou du côté des pays en voie de développement. Avec de telles régions, ces pays, en effet, pourraient développer « un marché interne suffisamment vaste pour soutenir leur production, mais suffisamment équilibré aussi pour que la concurrence interne ne repose pas uniquement sur le maintien des salaires bas ».

Maurice Allais exposait pareillement que « la mondialisation ne peut qu’engendrer partout instabilité, chômage, injustices, désordres et misères de toutes sortes, et elle ne peut que se révéler finalement désavantageuse pour tous les peuples ».  « Une mondialisation généralisée n’est ni inévitable, ni nécessaire, ni souhaitable. La mondialisation, on ne saurait trop le souligner, ne profite qu’aux multinationales. Elles en tirent d’énormes profits », disait-il. Nous sommes loin des « grands principes » énoncés par les partis et les amis de MM   de  Strauss-Kahn et Sarkozy…

Fils d’un « poilu » tué pendant la grande guerre, issu d’un milieu très modeste, symbole de la méritocratie républicaine , Maurice Allais fut aussi un des premiers à tirer la sonnette d’alarme sur les conséquences de l’immigration-invasion, notant  que  l’immigration profite surtout… aux immigrés eux-mêmes ainsi qu’aux employeurs qui bénéficient de la présence d’immigrés non qualifiés, parfois de façon non déclarée. Il calcula le premier que du point de vue strictement économique, le recours à l’immigration était une aberration,  car  lorsqu’un travailleur immigré entre dans un pays, il faut consacrer une épargne quatre fois supérieure à son salaire annuel pour construire les équipements (école, logement, hôpital…) dont il a besoin, charge relevant en France de la collectivité.  

Soulignons encore que ce grand penseur et grand patriote français, esprit libre, dénonça aussi la chape de plomb médiatique qui régne dans notre pays où les dissidents, ceux qui refusent de penser dans les clous sont interdits d’antenne,  ostracisés,  ou démonisés.

Il ne manqua pas ainsi de s’interroger sur  les relations  entre les « grosses écuries » médiatiques, qui  sont les principaux vecteurs du discours officiel,  de la  diffusion de la pensée unique, et l’influence politique grandissante en leur sein  des gros mastodontes de la finance internationale. A savoir les  liens existant entre multinationales et  le « quatrième pouvoir », les  « intérêts qui souhaitent que l’ordre économique actuel, qui fonctionne à leur avantage, perdure tel qu’il est. Parmi eux se trouvent en particulier les multinationales qui sont les principales bénéficiaires, avec les milieux boursiers et bancaires, d’un mécanisme économique qui les enrichit, tandis qu’il appauvrit la majorité de la population française mais aussi mondiale ».

Dans le combat essentiel que mène le FN contre le totalitarisme mondialiste,  pour rétablir nos libertés, notre sécurité et notre prospérité économiques,  l’implacable lucidité des  enseignements et réflexions  de Maurice  Allais ne seront pas oubliés.

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