Selon l’enquête réalisée par l’institut Vivavoice publiée par Libération aujourd’hui, 65% des Français désapprouvent la fermeté de Nicolas Sarkozy face aux grèves et aux manifestations (32% sont d’un avis contraire). 79% des sondés souhaitent que le chef de l’Etat reprenne « les négociations avec les syndicats». Mais si 67% des personnes interrogées soutiennent les manifestations et les grèves, 53% sont opposés au retrait du projet de réformes des retraites (contre 43% d’avis contraire) ; ladite réforme est bien perçue comme nécessaire, mais c’est bien de sa justesse et son efficacité dont il est question…
Un autre sondage, BVA-Absoluce pour Les Echos et France Info, rapporte que 59% de nos compatriotes seraient « favorables à ce que les syndicats poursuivent leurs appels à des mouvements de grève et à des manifestations après l’adoption du texte de la réforme des retraites par le Parlement » ( 40% pensent le contraire), 62% demandent à Nicolas Sarkozy de faire « une pause » dans les réformes, 68% jugent « mauvaise » la politique économique menée par le gouvernement (31% sont d’un avis inverse).
Nicolas Sarkozy le sait, en décrétant une « pause », en reculant sur cette réforme des retraites, il se condamnerait à s’aliéner le dernier carré de ses soutiens, de ses 30% de Français, noyau dur de son électorat qui, bon gré, mal gré, sont toujours derrière lui. Il perdrait ainsi toute chance de rafler la mise en 2012.
L’UMP table donc sur le fait que les Français sont majoritairement persuadés que la gauche ne ferait pas mieux à sa place, mais aussi sur les vacances scolaires qui se profilent en fin de semaine pour dégonfler les cortèges.
Voire sur le pourrissement de la situation, l’exaspération qui monte devant le spectacle des violences et les blocages économiques, qui peuvent lui permettre de bénéficier du retour d’un mouvement de balancier de l’opinion qui lui soit favorable.
Le gouvernement sait aussi, et la gauche de gouvernement ne peut l’ignorer, qu’en acceptant tous les oukazes du mondialisme économique, il ne peut ni ne veut s’affranchir des pressions exercées par les agences de notation, les offices internationaux de cotation. Ce sont ces derniers qui accordent aux Etats des notes permettant de calculer le taux d’emprunt sur le marché international. Et partant, intiment l’ordre aux Etats de réduire les dépenses, afin de permettre aux fonds de pension et aux banques d’engranger de juteux profits financiers…
Le site Polemia a pointé fort justement le 15 octobre le large consensus existant entre le gouvernement et les syndicats sur cette réforme des retraites. Mais débordées par leur base, les centrales syndicales, dont les effectifs ne cessent de fondre depuis trente ans, ont bien été obligées de monter au créneau sur la question des 62 ans. Comme le FN l’a démontré, celle-ci n’est pourtant que relativement accessoire eu égard au point central de cette réforme : l’augmentation importante des anuitées de cotisation.
Les conséquences ne sont pourtant pas minces, puisque ladite augmentation entraînera inévitablement une baisse drastique des pensions, ce rallongement de l’activité salariale se heurtant à la situation de l’emploi, c’est-à-dire au chômage de masse et à l’intermittence du travail, qui rendent plus que problématique la possibilité d’engranger les annuités nécessaires…
Polemia s’accorde à penser avec le FN que dans cette réflexion sur l’avenir de nos retraites, les questions centrales sont occultées par les partis du Systéme et leurs relais syndicaux et médiatiques. C’est le cas de la « la question démographique » celle là même qui a fait l’objet de l’intervention de Bruno Gollnisch lors du colloque scientifique du FN sur ce thème.
Certes, est-il noté, « Le problème des femmes est parfois évoqué mais le vrai problème est celui des mères (et secondairement des pères). Mais à chaque « réforme, les droits des pères et mères de famille nombreuse sont rognés, alors même que ce sont leurs enfants qui paient les retraites des célibataires et des couples moins féconds ou plus malthusiens. Mais les familles n’ont pas de capacité de blocage. Elles ne sont donc pas entendues. Et la droite des valeurs est étouffée par la droite d’argent ».
Pareillement , « le problème de l’emploi est parfois abordé : mais ses causes sont ignorées. Personne ne remet en cause la mondialisation et ses deux conséquences : la délocalisation des emplois à l’étranger par le jeu du libre-échangisme mondial ; et la délocalisation des emplois à domicile par le biais de l’immigration. Il est vrai que la gauche internationaliste (mondialiste) asservit la gauche populaire qui n’a pas voix au chapitre médiatique ».
Enfin, autre tabou des internationalistes, de la droite et de la gauche mondialistes, « la question des frontières – et des frontières fiscales – n’est pas davantage abordée en profondeur alors qu’il n’y aura pas de solution au problème des retraites sans rétablissement d’écluses douanières. Et sans mise à la charge des consommateurs de produits importés d’une partie de la charge des retraites sous forme de TVA ou de droits de douane ».
Ce débat autour de la réforme des retraites est à l’évidence largement faussé, et les observateurs ont beau jeu d’affirmer, sans crainte d’être contredit, que si la gauche arrivait au pouvoir en 2012, elle ne remettrait pas fondamentalement en cause les orientations promulguées par l’actuelle majorité.
C’est ce catastrophique logiciel mondialiste, commun aux deux ailes du système et qui tiers-mondise la France et les Français, qu’il faut pourtant cesser d’utiliser. L’alternative existe, elle est portée par le FN. Nous sommes prêts.