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Mon école à l’heure de l’immigration-invasion…

Avec le décès dimanche du  président socialiste de la région Languedoc-Roussillon, Georges Frêche,  c’est une « grande gueule » non dénuée d’un certain talent et  qui tranchait avec le discours aseptisé de la classe politicienne, qui nous a quittés. Si le FN a dénoncé avec constance les errements, les foucades, les énormités et les outrances  souvent vaines du personnage, son franc parler lui avait aussi  valu d’être dans le collimateur des ligues de vertu. Et notamment de  la Licra, proche de l’UMP,  qui l’avait accusé lors des dernières élections régionales de se livrer à une stratégie délibérée de « provocations » verbales   afin de glaner les votes des électeurs frontistes. La LICRA avait donc  demandé au Parti Socialiste, régional et national, de ne plus soutenir Georges Frêche. La Licra fut entendue. Son ex président, Patrick Gaubert, le sera-t-il également maintenant qu’il préside, depuis fin 2008 aux destinées du  Haut conseil à l’intégration (HCI) ?

Reprenant les conclusions de l’ouvrage collectif d’enseignants paru il y a  sept ans, Les territoires perdus de la République, traitant de  l’échec de l’intégration et de la transmission des « valeurs républicaines », de « l’ antisémitisme », du « racisme » et du  « sexisme » en  milieu scolaire, le document de travail du HCI  mis en ligne dimanche par le Journal du Dimanche, claque comme l’aveu de l’échec de la politique de l’UMP depuis 2002.

Dans un entretien accordé au JDD, le député européen  UMP  Gaubert  prend pourtant  bien soin d’expliquer  que « le président de la République n’est pas comptable d’un héritage ancien », alors même que la situation n’a cessé de se dégrader depuis 2002…

Il ajoute que cette étude sera suivie « dans quelques semaines » par  « un rapport sur le bilan de la politique d’intégration qui va démontrer notre échec relatif dans ce domaine ». Il souligne que l’étude en question a été réalisée après 200 auditions de «  professeurs,  syndicalistes, enseignants, assistantes sociales, inspecteurs de l’Education nationale ou encore de sociologues ».

« Paradoxalement  affirme-t-il, la question de l’intégration se pose aujourd’hui moins pour la première génération que pour la deuxième et la troisième ». Paradoxe qui n’est qu’apparent, mais qui répond à une loi bien connue des éthologues et des sociologues, à savoir qu’au-delà d’un certain pourcentage de concentration d’une population allochtone sur un territoire  donné, l’assimilation en fonctionne plus, les immigrés n’abandonnent plus leurs référents culturels, leur code religieux, leurs mœurs particulières pour embrasser les valeurs du pays d’accueil. Or, le  HCI  souligne  qu’en France, la « proportion de jeunes issus de familles dont au moins un des parents est immigré, s’élève à moins de 20% »,  mais que ce taux   atteint  57%  en  Seine-Saint-Denis, 41% à  Paris, 40% dans le Val-de-Marne et le  Val-d’Oise

N’en déplaise aux tartuffes, l’école n’a pas tant pour mission « d’éduquer » que « d’instruire », la charge éducative relevant des parents et de la famille. Ce qui n’est pas sans poser de problèmes quand les parents sont  porteurs d’une culture souvent  très éloignée des fameuses « valeurs républicaines ».  Une donnée pourtant fondamentale que cette étude évacue pour ne prendre en compte que « les transformations économiques et la paupérisation de populations, concentrées sur des territoires repérés » afin d’expliquer cet échec de l’intégration.

Un constat qu’on ne doit pas perdre de vue lorsque les auteurs de ce rapport affirment que si   « l’école républicaine » constitue « un espace d’intégration sociale », «  doit exercer sa mission d’intégration culturelle », «  force est de constater qu’aujourd’hui, l’école française a de plus en plus de mal à exercer ces missions ».

Cette étude du  HCI ne nous apprend rien non plus  quand elle  constate que « l’espace scolaire est fortement exposé aux tensions ethno-culturelles ». Ecole qui «  est aujourd’hui le lieu de revendications nouvelles qui ressortent de l’expression du communautarisme, d’une identité religieuse, voire, au rejet de la culture et des valeurs de la République française ».

Au-delà des antagonismes culturels, d’une situation de précarité économique qui facilite à l’évidence le repli sur la communauté d’origine et le « quartier », il s’agit aussi de se demander si l’horizon indépassable des « droits de l’homme » et du consumérisme  proposé  à la   jeunesse d’origine étrangère est un facteur puissant d’intégration ? A-t-on  envie de faire « cause commune » avec  un pays perçu comme décadent, sans avenir,  qui  se vautre dans la repentance, la haine de soi,  l’ethno-masochisme, qui renonce  à l’affirmation de sa puissance, de son identité et que ses dirigeants ont placé à la remorque de Bruxelles et de Washington ?

Enfin, c’est bien la politique de substitution de population menée par l’UMPS  qui  génère mécaniquement  l’échec de l’assimilation au « modèle français »  des nouvelles générations issues de l’immigration non européenne. Mais plutôt que de prôner l’inversion des flux migratoires, M. Gaubert croit  trouver  la parade à cette ghettoïsation en se prononçant en faveur de  «  l’école maternelle obligatoire » ( !) et  d’ une ventilation des populations non européennes sur l’ensemble du territoire afin  de les  diluer…

Au rythme actuel on peut se demander qui de la « communauté » des  «  de souche » ou des « néo-français »  s’intégrera et surtout  à quoi…

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