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Campagne interne : « Bruno Gollnisch a une stratégie plus réaliste de renforcement du socle électoral »

Les articles parus sur la réunion de Villepreux samedi  autour de la candidature de Bruno et celle réunissant les soutiens de Marine à Paris le lendemain ont insisté sur la différence de public assistant aux  deux évènements : « Décontractée, populiste », « Seniors de l’ouest parisien et ouvriers » pour la fille de Jean-Marie Le Pen, « rituelle et ultranationaliste », « familles catholiques traditionalistes, jeunes skinheads »  pour le vice-président du FN croit savoir  Bastien Hugues dans Le Figaro. Sous la plume d’Abel Mestre et de Caroline Monnot, sur leur blog hébergé par Le Monde, rebelote : Bruno aurait également  rassemblé « des familles tradi, des jeunes très ouest parisien –ils sont partout !- et des skinheads d’extrême droite ». Vous m’en direz tant…Rappelons  tout de même que Bruno ayant écourté sa Fête des patriotes d’une journée pour ne pas asphyxier la réunion parisienne de Marine,  il est évident  que parmi les 1500 adhérents et sympathisants du FN  présents à Villepreux, certains  sont passés également l’écouter  à Paris et vice-versa.

Le Figaro donne la parole à Philippe, 44 ans : « Je  fais confiance à Marine pour ne pas faire les mêmes bévues que son père sur les Juifs ». «Louis, 63 ans », «  encore indécis » précise de son côté: «Je me dis que Marine peut nous faire gagner en 2012, mais je crains qu’elle le fasse en édulcorant les valeurs pour lesquelles nous militons depuis des dizaines d’années».Un autre adhérent, « Pierre » explique :  « Avant toute chose, il faut rassembler notre camp ».  Un «  militant de 33 ans » est-il encore rapporté  ajoute  :  «Quand on s’est dédiabolisés en 2007, on a fait 10% (à la présidentielle, ndlr) pendant que Sarkozy gagnait en parlant de nettoyer les cités au Kärcher ».

Car au-delà de l’étude pseudo sociologique et assez sujette à caution   des soutiens respectifs   de Bruno et de Marine, ce sont  bien les différences  stratégiques entre les deux candidats à la présidence du FN qui sont les plus stimulantes pour le débat d’idées entre  frontistes.

Chercheur à l‘Iris (Institut de relations internationales et stratégiques) et « spécialiste (médiatique)  de l’extrême droite »,  Jean-Yves Camus affirme que «  Si Marine Le Pen prend le soin d’entretenir une image plus ouverte, et que la sociologie de ses partisans est différente de ceux de Bruno Gollnisch, la radicalité idéologique de leurs propos n’est pas si divergente». «Tous deux prônent la préférence nationale, sont anti-européens, anti-immigration, anti-mondialiste… ».

«  La vraie différence, poursuit-il,  c’est que Marine Le Pen s’inscrit dans une stratégie électoraliste en visant le pouvoir, alors que Bruno Gollnisch se place dans une stratégie plus réaliste de renforcement du socle électoral. Avec 15 ou 20% des suffrages, je vois mal comment Marine Le Pen pourrait accéder aux affaires, alors même qu’elle refuse toute alliance avec l’UMP ».

Le projet mariniste de « faire du Front National le pôle de rassemblement du peuple français tout entier est  une stratégie qui  n’est pas sans danger. Comment peut-on dire qu’on ne veut pas témoigner et écarter les alliances? », se demande-t-il. Marine Le Pen dit « quelque chose de fondamental aux cadres et aux adhérents, c’est qu’ils vont y arriver. En promettant d’atteindre le sommet, elle risque donc surtout d’engendrer une forte frustration… » explique encore M. Camus.

 Cette ambition, légitime en soi, de voir le FN, seul contre tous, rafler la mise et prendre d’assaut l’Elysée à la hussarde avec la majorité des voix  est une hypothèse  hasardeuse, totalement irréaliste  diront les plus critiques. Elle l’est en tout cas aux yeux de la très grande majorité des Français, elle impliquerait une déflagration générale du Systéme…dans les 18 mois qui viennent. Après tout pourquoi pas ? L’avenir n’est écrit nul part et comme très souvent dans l’histoire ce sont les évènements les plus importants qui  sont les plus imprévisibles.

 S’il n’y a pas de miracles en politique, cet  objectif n’est pas pour autant à perdre de vue, mais il nécessite  déjà  de rassembler notre camp, les électeurs nationaux, ceux de la droite sociale et de la gauche patriotique  en déshérence, de porter   le FN à un étiage de 20% des suffrages, qui le rendra réellement incontournable.  

 Un  socle électoral qui  permettrait déjà d’enrayer fortement les rouages  de ce système mortifère, de prendre des assemblées régionales, des communes, des circonscriptions

 Bruno associe la  fermeté et le réalisme politique. Pas question de se vendre pour un plat de lentilles à l’aile droite du système, de transformer le Mouvement national en force supplétive, d’imiter la trajectoire pathétique d’un Gianfranco Fini, qui de glissements sémantiques en reniements honteux ânonne désormais le discours officiel des « élites ».  

Le vice président du FN a fait part ces derniers temps de sa conviction selon  laquelle il lui apparaît que l’UMP va imploser sous le poids de ses propres contradictions entre une base sensible aux valeurs patriotiques et nationales et un état-major vendu au mondialisme. Le candidat à la succession de Jean-Marie Le Pen a  noté que cette  implosion annoncée du parti sarkozyste  allait se traduire  par   des  «  personnes »,  des « électeurs » et des  élus » UMP  qui se rapprocheront du FN.  « Je pense que Christian Vanneste fera peut-être partie des gens qui nous rejoindront »,  notait il encore dernièrement à titre d’exemple  -voir notre article en date du 10 novembre. A nous de ne pas leur fermer la porte.

Il s’agit de ne pas cantonner uniquement  le FN dans le rôle d’une simple machine de soutien au candidat frontiste à la  présidentielle, mais en force capable d’ébranler, de grignoter   le système de l’intérieur. Un exemple : la conjonction d’une UMP localement inexistante et d’un PS communal totalement discrédité a failli ouvrir aux dernières municipales  les portes de la mairie d’Hénin-Beaumont au ticket  Steeve Briois-Marine Le Pen qui a mené une très belle campagne de terrain. Sur cette liste ne  figurait pas uniquement des frontistes « pur sucre »… et la flamme du Front était absente  sur leurs affiches.  

 Autre exemple, plus lointain : Gollnisch a mis sur pied lors des régionales de 1998, avec l’accord de Jean-Marie Le Pen et du Bureau Politique,  une stratégie visant à faire élire plusieurs présidents de région de droite avec l’appui du FN. Stratégie dont il a failli résulter une redistribution générale des cartes de la vie politique française, et qui n’a achoppé alors  que sur l’opposition de Chirac

Il appartient  au FN, selon les vœux qui sont ceux de Bruno Gollnisch,  de s’enraciner localement,    de se doter d’un appareil solide, structuré, cohérent,    de cadres et de militants bien formés. En un mot  d’améliorer l’attractivité de notre Mouvement  afin d’envoyer ce signal positif aux  millions de Français tentés par le vote FN mais qui doutent encore de notre crédibilité.

 Dans la course  contre la montre dans laquelle nous sommes engagés pour sauver notre pays,   Bruno  ne  rejette aucune initiative,  n’insulte pas l’avenir,   reste dans une  logique résolue  de rassemblement.

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