Pourquoi les adhérents du FN, particulièrement déniaisés sur les pratiques qui sont celles généralement du « Quatrième pouvoir » à notre encontre, accepteraient-ils docilement de suivre les consignes plus ou moins explicites d’un David Pujadas ou d’un Serge July ? Certes, on ne choisi pas (toujours) ses soutiens et/ou le réglage du volume sonore de ces derniers …
Cas également ô combien significatif, l’éditorial de « De Favilla » consacré à cette campagne interne dans le quotidien Les Echos de ce jour pousse la caricature si loin qu’elle mérite qu’on s’y arrête. D’un côté analyse-t-il, «Marine Le Pen, dite plus moderne et entourée de quelques experts, lutte contre l’ islamisme en dédouanant l’exaspération contre les immigrés. Mais elle emprunte aussi à d’autres thèmes plus classiques comme l’emploi, la vigilance protectrice de l’Etat ou la sensibilité nationale populaire . Les commentateurs la disent du coup plus fréquentable, le reste étant hébergé dans les non-dits ».
« En face, poursuit notre spécialiste, Bruno Gollnisch n’en admet aucun. Gardien du noyau dur de la doctrine, entouré de burgraves intégristes, antisémites, négationnistes, anciens d’Indochine, d’Algérie ou nostalgiques de Pétain, il assume. Sa sincérité ne s’autorise aucune concession. Desservant de la flamme, il en est au point qu’il serait prêt à quelque indulgence pour les Arabes, comme jadis le grand mufti de Jérusalem, Husseini, en avait pour les nazis. Si l’on était à l’UMP, on souhaiterait qu’il l’emporte. C’est peu probable. Il reste à rêver d’une scission ». Difficile de faire plus con…venu.
Une journaliste, animatrice d’une grande émission politique, confiait dernièrement à l’entourage de Bruno qu’elle n’inviterait pas le vice-président du FN parce qu’elle « préférait Marine ». Préférence faisait-elle entendre, qui ne relève pas seulement de l’hommage à l’incontestable talent de débatteuse de la fille de Jean-Marie Le Pen ; à ce compte là, Bruno serait aussi souvent invité que sa concurrente.
Cet ostracisme, franchement exprimé par cette journaliste, est déontologiquement condamnable, mais elle sera bien de toute façon dans l’obligation de s’adapter dés janvier prochain, si les adhérents ne partagent pas majoritairement ses penchants. Quand bien même, une fois Bruno élu, Marine serait désignée par nos instances comme la meilleure candidate pour porter nos couleurs en 2012, hypothèse avancée par Gollnisch lui-même, on imagine mal en effet le nouveau président du FN boycotté par les journalistes politiques.