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« Sarkozy l’américain »

L’australien Julian Assange,  39 ans, fondateur du site Wikileaks  spécialisé dans la révélation de documents secrets, et qui a débuté  dimanche la publication de quelque 251 000 messages de la diplomatie américaine, est il en train de payer la colère de Washington ? Interpol a indiqué hier avoir émis un mandat d’arrêt international  à son encontre dans le cadre d’une enquête en Suède pour « viol et agression sexuelle ». M. Assange parle d’une manipulation et a saisi le même jour la Cour Suprême suédoise pour contester le mandat d’arrêt lancé par la justice de ce pays dans cette affaire

Deux jours après Ségolène Royal qui a officiellement annoncé sa candidature dans la primaire socialiste pour la prochaine présidentielle,  Nicolas Sarkozy, a lancé hier une petite phrase , devant une trentaine de parlementaires UMP,  aussitôt interprétée comme une intention de sa part de se représenter en  2012.

Mais les mémos diplomatiques exposés sur la place publique via Wikileaks et par l’intermédiaire en France du site du quotidien Le Monde révèle que « Nicolas Sarkozy aurait annoncé aux Américains, dès le 1er août 2005, son intention d’être candidat à la présidentielle, soit près de 15 mois avant l’annonce officielle de sa candidature ».

Surnommé « Sarkozy l’américain » par un diplomate yankee, l’ambassadeur des Etats-Unis le décrit comme un « pragmatique brillant , impatient, non diplomate, imprévisible, charmant, innovant »  et…qui  « espère un contact régulier intense » avec Barack Obama.

Décrit aussi dans  ces télégrammes  comme un  « frénétique », un  « impulsif », au « mauvais caractère », « autoritaire » et « susceptible », il est cependant analysé comme  «  Le président français le plus pro-américain ».

 « Un an avant son élection à l’Elysée, relate Craig Stapleton l’ambassadeur des Etats-Unis à Paris,  « Sarkozy a déclaré que la France et la communauté internationale allaient devoir aider les Etats-Unis à résoudre la situation en Irak. Peut-être en remplaçant l’armée américaine par une force internationale ».Un scénario totalement délirant évoqué par ce dernier lors d’une rencontre avec le ministre de la Justice de George W. Bush, Alberto Gonzales  précise les notes de Wikileaks.

On le constate, par calcul ou plus probablement par conviction, Nicolas Sarkozy  n’a pas lésiné sur les déclarations d’amour à l’oncle Sam, président français certainement le plus influencé par le soft power américain (californien et new-yorkais) et grand consommateur avoué de séries hollywoodiennes.

C’est d’ailleurs en arguant des succès d’audience de celles-ci dans notre pays, que le chef de l’Etat a contesté « l’antiaméricanisme » des Français, qui n’est jamais d’ailleurs, très largement,  que la nostalgie d’une époque où la France faisait encore entendre une voix  à part dans le concert des nations.

Tout cela est bel et bien enterré avec « Sarkozy l’américain ». A défaut d’engager notre pays dans le chaos irakien, il a considérablement renforcé la présence militaire française en Afghanistan et a fait taire ce qui restait à la France d’indépendance nationale en ralliant notre pays au commandement  militaire intégré de l’Otan. Pas besoin des notes révélées par Wikileaks pour le savoir.

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