Devant les journalistes, nos amis adhérents, comme quelques heures auparavant sur canal plus –voir la vidéo en ligne sur notre blog- le candidat à la succession de Jean-Marie Le Pen à fait part de son étonnement devant les propos de Marine contestant son vœu de « rassemblement la famille nationale ».
Marine avait évoqué parmi les soutiens de Bruno, des «groupuscules radicaux, caricaturaux, anachroniques », un rassemblement réunissant « des catholiques intégristes », « des pétainistes et les obsédés de la Shoah ». « Ça ne me paraît pas cohérent. Le FN ne servira pas de caisse de résonance à leurs obsessions », a-t-elle ajouté.
Cette vision des personnes manifestant leur sympathie à la candidature Gollnisch, des adhérents du FN, ou du moins d’une partie d’entre eux, n’est pas partagée par Bruno : « je ne me reconnais pas du tout et je ne reconnais pas du tout mes soutiens dans cette caricature. J’étais hier en Bretagne, j’ai vu de très braves gens de tous niveaux qui sont de vrais patriotes », « Parmi mes soutiens, il n’y a pas de laïcards extrémistes, ni de satanistes , ni de milices religieuses, mais seulement des braves gens qui sont des patriotes », a-t-il insisté hier.
«Il ne faudrait pas, que, pour dédiaboliser Marine Le Pen, on en vienne à diaboliser le Front National» a-t-il ajouté. J’espère tout de même que dans la foulée on n’ira pas jusqu’à stigmatiser les militants de l’anticommunisme ou les défenseurs de l’Algérie française (…).Je ne crois pas, je vous le dit tout net, à cette fameuse stratégie de dédiabolisation prêtée à Marine Le Pen, dont je discerne mal les contours. De toutes les façons, le vent est porteur pour le parti : la dédiabolisation avance toute seule grâce au soutien des électeurs ! ».
Enfin, la cohérence des attaques lancées par certains « marinistes » contre Bruno, accusé de faire la courte échelle aux « zozos » et autres « provocateurs », est parfois difficilement perceptible. Le principal site de soutien à la candidature de Marine, NPI, a violemment attaqué les députés nationaux européens qui se sont rendus en Israël mardi à l’invitation d’un député de la Knesset, membre du parti d’extrême droite israélien Union nationale. Selon la presse, ils y ont confronté leur point de vue sur le « terrorisme islamique ».
Le même jour une cinquantaine de rabbins réitéraient l’interdiction faite à des juifs de vendre « sur la terre d’Israël » leurs biens fonciers à des non juifs, musulmans ou chrétiens, palestiniens ou possesseurs d’une carte d’identité israélienne… Certes, il est du droit de chacun au FN de contester la nécessité, la logique, l’impact politique d’un tel déplacement « non officiel ». Bruno Gollnisch s’est d’ailleurs toujours gardé dans son jugement sur le conflit israélo-palestinien de tout positionnement extrémiste –voir à ce sujet dans notre rubrique FAQ sur ce blog sa réponse sur le sujet – « le FN et Israël ».
Mais est-il bien nécessaire de traiter mensongèrement deux des députés qui ont été en Israël, en l’occurrence deux fidèles amis du FN, les députés européens autrichiens du dynamique Fpö, Heinz-Christian Strache et Andreas Mölzer, comme des ennemis des frontistes ? Ils sont décrits par l’article de NPI comme appartenant à une « mouvance » qui « à l’occasion des dernières européennes et des régionales de 2010 (…) a soutenu (…) tout ce qui peut compter comme groupuscules anti-Le Pen », «leur but étant d’empêcher que le FN ait des élus ».
C’est pour le moins diffamatoire et maladroit. Nous n’osons imaginer les commentaires de NPI, si MM. Strache et Mölzer avaient été « obsédés par la shoah » au point d’adhérer au groupe d’amitié parlementaire avec Israël.