La vice-présidente du FN a repris au contraire à son compte l’argumentation traditionnelle, étayée et bien charpentée de Bruno Gollnisch contre l’Europe de Bruxelles, les ravages de l’ultra libéralisme libre échangiste et la nécessité d’un protectionnisme intelligent.
Dévier de cette ligne claire, qui permet certes l’expression de quelques nuances, serait renier très largement les fondamentaux de l’opposition nationale, populaire et sociale…et pas le meilleur moyen de gagner la confiance des adhérents.
Là où l’article de Jérôme Leroy est plus intéressant, abstraction faite de quelques outrances disséminées ici ou là, c’est qu’il a bien compris que le FN restait un mouvement dans lequel les adhérents réfléchissent vraiment, ont une réelle culture politique et une conscience claire des enjeux et des conséquences de leur vote.
« Autour de Gollnisch explique-t-il ainsi, qui dispose encore de sérieux alliés dans l’appareil, se sont agglomérés tous ceux qui ne veulent pas voir le Front finir comme le MSI italien qui à la force de mutations successives est devenu un parti de centre droit ».
Un MSI, rappelons-le sabordé par un Gianfranco Fini devenu atlantiste, qui se prononce pour le droit de vote des immigrés, accepte l’immigration massive et qui a finalement été autorisé à aller en Israël afin de demander pardon pour des crimes qu’il n’a pas commis. Tout ça pour quoi ?
« Rien n’est donc joué à ce Congrès de Tours », « car le Front National fait aussi de la politique, lui» souligne l’auteur de cet article. «C’est à dire qu’il n’organise pas des guignolades comme des primaires ouvertes à tous. Même si c’est très mode, les primaires, le Front reste un parti à l’ancienne ».
« En 1981, si le PS avait organisé des primaires, c’est Rocard qui les aurait gagnées et qui aurait perdu face à Giscard. Mais à cette époque, au PS, c’étaient les militants qui décidaient. Et les militants étaient encore de vrais militants et discutaient dans des réunions. Ils ne se faisaient pas une religion en écoutant les sondages ».
« Un militant politique poursuit-il n’est pas là pour suivre le réel fugitif de l’opinion, il est là pour la créer, l’opinion, la convaincre. C’est même pour ça qu’il a pris une carte et est à jour de ses cotisations.
Mais le PS est-il encore un parti où les militants sont des militants ? Ce n’est plus sûr du tout depuis 2007 où ils ont désigné Ségolène Royal parce que c’est ce que la télé disait de faire alors qu’elle était la seule certaine de se faire battre quand, sur la longueur d’une campagne et au cours d’un débat frontal, Sarkozy aurait eu beaucoup plus de mal avec un Strauss-Kahn ou Fabius. »
« Ce qui est certain conclut-il c’est que cette victoire annoncée de Marine, cette promenade de santé parmi des militants tous extatiques n’est pas aussi évidente qu’on l’entend dans les médias. » Une claire évidence!