« Je n’ai peur ni des commentateurs, ni des sondages qui me donnent perdant dans cette élection interne, ni de ceux qui sondages me créditent de 8 % des intentions de vote pour la présidentielle de 2012. J’ai toujours fait le double du chiffre que me prédisaient les sondages. »
Bruno a également réitéré ces jours derniers son souhait d’un débat avec Marine pour exposer chacun leur projet politique, programmatique, stratégique, et notamment leur divergence de vue sur la sortie de l’euro en cas d’arrivée au pouvoir de l’opposition nationale.
Dans son dernier ouvrage « Une volonté, un idéal », le vice-président du FN souligne que « les nationaux ont raison de vouloir empêcher le train fou qu’est aujourd’hui devenue l’Union européenne d’aller dans le précipice. Et plus raison encore, si elle y va, de vouloir sauter du train en marche. »
Sur la monnaie européenne, Bruno Gollnisch joue franc jeu et n’esquive pas le débat.
« Au sein de notre groupe parlementaire rappelle-t-il, je n’étais pas le plus hostile à l’euro au départ. Je ne considérais pas que le pouvoir de l’Etat sur la manipulation monétaire fut tellement une prérogative légitime », que lesdites manipulations « fussent indispensables à l’autorité de l’Etat, tout au contraire ».
« Je me disais également que s’il y avait une monnaie européenne garantie par des économies qui étaient encore des économies développées, il nous serait possible de faire ce que font les Etats-Unis, qui financent leur déficit en faisant marcher la planche à billets, c’est-à-dire en émettant des dollars qui trouvent preneurs sur les places internationales, à commencer par les monarchies pétrolières qui se font payer en dollars ». Et de souligner que la seconde guerre du Golfe a été déclenchée contre Saddam Hussein le jour ou celui-ci a demandé que le pétrole irakien lui soit payé en euros et non plus en billets verts, « exemple suivi aujourd’hui par l’Iran »…
« Je pensais aussi poursuit Bruno, que si nous pouvions imposer l’euro comme monnaie de réserve internationale, qui s’imposerait naturellement compte tenu du poids conjugués de nos économies, nous pourrions faire ce que les Américains font avec la leur et ça nous donnerait davantage de puissance, d’aisance et d’influence.»
« Tel n’a pas été le cas, en raison (notamment) de la politique malthusienne du traité de Maastricht et de la Banque centrale d’émission, en raison de l’hostilité aussi de la Grande-Bretagne qui était pour l’euro chez les autres mais s’est bien gardée d’abandonner la livre sterling (…) Je suis bien obligé de constater que cette monnaie-puissance a été dans les faits une monnaie-faiblesse. On n’a pas réussi à imposer l’euro ». Une monnaie qui souffre d’une autre faiblesse structurelle constate-t-il, à savoir qu’elle « couvre des pays aux économies extraordinairement disparates », de la Grèce à l’Allemagne…
Au sujet de la crise grecque, le vice-président du FN relève que si ce pays « n’était pas rentrée dans l’euro, il ne se serait rien passée du tout ! » « La Grèce aurait une fois de plus dévalué son drachme. Quand les ajustements ne se font pas sur le plan monétaire, ils se font par les fermetures d’entreprises, par le chômage. La flexibilité des monnaies n’était pas en soi une mauvaise chose. C’est un mécanisme d’ajustement des économies les unes par rapport aux autres et qui est absolument nécessaire quand les économies sont disparates. Nous avons bouché le trou de la Grèce mais le jour où la panique sera sur notre monnaie à nous, qui bouchera notre trou ? (…). »
«Pour autant faut-il sortir brutalement de l’euro ? Je crois qu’il faut une renégociation là aussi, afin que la BCE soit placée sous une autorité politique », celle du Conseil des ministres de l’UE. Et qu’elle cesse d’agir de façon absolument indépendante sans avoir de compte à rendre à personne, avec pour conséquence que notre marge de manœuvre économique et sociale est extrêmement réduite du fait que les paramètres de notre finance sont décidées par d’autres .»
Et Bruno Gollnisch de rappeler que des pays membres de l’UE qui n’ont pas adopté l’euro ou des nations européennes qui n’appartiennent pas à l’UE « ne s’en portent pas plus mal que cela »…
« Je ne suis pas sûr du tout que l’euro soit absolument indispensable à la cohésion européenne » note-t-il encore soulignant dans son ouvrage toutes les tares de cette Europe bruxelloise bureaucratique, mondialiste et liberticide, relevant encore que « l’erreur est d’avoir été boulimique et d’avoir agrégé à l’Europe et à la zone euro des économies qui avaient subi un demi-siècle de communisme et qui se relevaient péniblement de leur ruine et de leur misère. »