Et les derniers sondages prouvent à l’évidence que si le Front National a le vent en poupe, il lui faudra aussi progresser pour gagner en attractivité et en crédibilité, un souci constant de Bruno Gollnisch qui a avancé un certain nombre de propositions concrètes à ce sujet au cours de cette campagne.
Guillaume Perrault le relève aujourd’hui dans Le Figaro, « la réapparition, à droite de l’UMP, d’une force politique significative, dotée d’un leader et portée par une dynamique exerce une pression sur tous les autres partis. »
Une « pression » qui en l’état embarrasse fortement les partis du Système et leurs écuries présidentielles mais ne met pas encore en péril leur hégémonie sur les esprits.
Certes, nous avons dix-huit mois pour convaincre nos compatriotes du bien-fondé et de la nécessité du changement radical de cap politique que nous défendons depuis des décennies.
Le sondage Obea-Infraforces pour 20 Minutes et France Info rendu public lundi pointe des évolutions encourageantes. Une majorité des sondés juge Marine Le Pen « courageuse » (63%) et « franche » (54%), et ils sont nombreux à estimer qu’elle est « compétente » (47%). A contrario, 52% de nos compatriotes jugent encore qu’elle « n’est pas crédible », et 59% qu’elle n’est « pas porteuse d’idées nouvelles ».
Cette dernière question étant d’ailleurs assez ambiguë dans son décryptage puisque la philosophie générale du programme du FN n’a aucune raison de varier, tant il est vrai que nos avertissements ont été dramatiquement vérifiés par les faits et le terrible déclin de notre pays dans tous les domaines. Aussi, si nos idées ne sont pas « nouvelles », elles sont incontestablement novatrices. Elles s’appuient d’ailleurs sur des analyses, notamment dans le domaine de notre sujétion à l’Europe et des ravages du mondialisme ultra libre échangiste, fondées et étayées par les travaux et réflexions de grands économistes.
Pour le reste, et nous refermerons cette parenthèse, il n’y a guère que le site du journal d’extrême gauche Politis pour s’alarmer du fait que si le FN semble « plus moderne et plus modéré depuis qu’une femme de 42 ans en a pris la présidence », la nouvelle présidente du FN a été accueillie juste avant de prononcer son discours dimanche par une salle scandant « la France aux Français ! ». Le FN a changé de Président, mais ses adhérents restent attachés à sa raison d’être, symbolisée ici par ce fameux cri de ralliement des nationaux et nationalistes, forcément un peu réducteur, comme tous les slogans…
Preuve de l’attrait grandissant exercé par le FN sur une part croissante des électeurs, cette même enquête indique que 49% des personnes interrogées estiment que l’UMP doit débattre avec Marine Le Pen pour «trouver des points de convergence », 30,3% pour « préparer une alliance avec le FN pour les législatives », et 28,6% pour « préparer une alliance avant la présidentielle. »
Concernant l’élection de 2012 proprement dite, à la question, « pensez-vous que Marine Le Pen peut un jour devenir présidente de la République? », 53% des personnes interrogées répondent « non, certainement pas » et 23,5% « non, probablement pas », ce qui fait un total de 76,5%. 3% disent « oui certainement » et 13,7% « oui probablement », soit 16,7%.
Un sondage Viavoice publié hier par Libération montre également que 20,5% des Français, dit avoir une opinion positive de la nouvelle dirigeante du Front national, 52% des sondés trouvent sa candidature présidentielle « plus crédible » que celle de Jean-Marie Le Pen. La veille du congrès de Tours, une enquête CSA rapportait que Marine Le Pen obtiendrait 17 à 18% au premier tour de la présidentielle de 2012, en troisième position derrière les candidats du PS et de l’UMP.
Bruno Gollnisch a redit dimanche sa conviction selon laquelle « une telle échéance requiert une équipe nombreuse et soudée, une famille apaisée et réunie » autour de la candidature de la présidente du FN. Et qu’il s’emploierait « bien volontiers à ce préalable indispensable avant que de partir, en 2012, à la conquête de ces électeurs de la droite sociale et de la gauche patriotique qui ont vocation à nous rejoindre, comme tous ceux, très nombreux qui, sans avoir jamais appartenu à notre mouvement, font cependant partie du camp patriotique et souverainiste.»
« A ces conditions, a-t-il ajouté, je le crois moi aussi, nous pouvons revoir ce que nous avons vu lors de l’élection présidentielle de 2002, et peut-être plus encore ! »