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Egypte et pax americana : Jeannette et Hillary sur la même longueur d’onde…

Après un passage éclair  à la tête de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde), Jeannette Bougrab a pris du galon à l’UMP en rejoignant en ce début d’année la direction de l’UMP au pôle de la formation des futurs candidats. Elle est aussi dans le nouveau gouvernement Fillon  la secrétaire d’Etat à la jeunesse et à la vie associative. Mme Bougrab a commis son premier impair (diplomatique) samedi  en déclarant sur France Info  qu’elle estimait qu’il fallait que le président égyptien Hosni Moubarak « parte ». «  Je crois qu’après 30 ans de pouvoir il y a quand même une forme d’usure et que la transition démocratique doit aussi toucher l’Egypte » a-t-elle affirmé. Une déclaration en décalage  avec la prudence affichée par le chef de l’Etat, François Fillon et le quai d’Orsay.

 Le gouvernement, déjà échaudé par sa communication « flottante » au moment de la chute de Ben Ali en Tunisie, a contraint la fautive à publier dimanche un communiqué rectificatif, après avoir essuyé un sérieux recadrage et une pluie de critiques, de Jean-Luc Mélenchon à Alain Minc

 Car il n’a échappé à personne que le sort de l’Egypte est d’une importance cruciale pour la stabilité de la région.   Selon le quotidien Haaretz rapportait le JDD,  Israël a confidentiellement demandé à plusieurs pays européens et  aux Etats-Unis d’apporter leur soutien au régime de M Moubarak en Egypte. L’Etat hébreu estime en effet que le régime en place au Caire est un facteur   de stabilité et un rempart contre les Frères musulmans dont la  victoire aurait fatalement des répercussions en Palestine.

 « Il faut (…) freiner les critiques publiques à l’encontre du président Hosni Moubarak, serait-il écrit dans cette note. Interrogées par l’AFP, les autorités israéliennes n’ont pour l’heure ni confirmé, ni infirmé l’existence de ce câble diplomatique. »

 Sur le site Oumma.com   Mohamed Tahar Bensaada  relevait vendredi que « pour le premier ministre israélien, le triomphe des islamistes en Egypte signifierait la fin du traité de paix de Camp David, pas moins ! En langage diplomatique, c’est une déclaration de guerre qui n’ose pas dire son nom ! ».

  « Si en Tunisie notait-il également le soulèvement populaire a pu constituer l’étincelle de l’ébranlement des élites tunisiennes et du retournement opportuniste de la diplomatie américaine, toutes deux prêtes pour un changement démocratique – du moins un changement contrôlé- il n’en va de même en Egypte qui reste un des piliers de l’ordre régional made in USA. »

 « Les Américains regarderont par deux fois avant de donner leur aval au changement poursuit-il, même si ajouterons nous Washington, par la voix de  Hillary Clinton, chef du département d’état, a  accentué  la pression  contre Hosni Moubarak, en réclamant dimanche « une transition en bon ordre vers une démocratie véritable ». Peu ou prou les exigences formulées par Mme Bougrab…

Une inflexion de la position américaine que Mohamed Tahar Bensaada avait envisagée relevant que pour ce qui est de l’Egypte,  « les enjeux géopolitiques priment ici sur les enjeux sociopolitiques internes. Contrairement aux idées reçues, la diplomatie américaine est loin d’être un adepte de l’immobilisme à tout prix. Un régime aussi caricatural peut même constituer un danger à long terme pour ses intérêts stratégiques. C’est pourquoi elle pourrait s’adapter à un changement démocratique pour autant que ce dernier ne vienne pas à mettre par terre son projet de pax americana dans la région. »

 L’inconnu résultant bien évidemment de la capacité des réformistes raisonnables à tenir en laisse les Frères Musulmans égyptiens. Ces derniers explique-t-il  « ont compris l’intérêt de se ranger derrière Mohamed Al Baradei (ex directeur de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique -AIEA-,  Prix Nobel de la Paix en 2005 pour sa lutte contre la prolifération des armes nucléaires). Il « représente sans aucun doute le candidat potentiel le plus crédible face au clan des Moubarak. Bénéficiant d’un crédit à l’intérieur dans les rangs de la bourgeoisie nationale, des élites et des chefs de l’armée, Al Baradei a aussi pour lui le fait de ne pas effrayer les Américains, ce qui n’est pas rien par les temps qui courent. »

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