Le baromètre sur la confiance en politique réalisé par Opinion Way pour le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) et l’Institut Pierre-Mendès-France en décembre et commenté aujourd’hui, rend bien compte en tout cas de cette sourde colère qui tenaille le peuple français
83% des personnes interrogées (81% fin 2009 selon ce même baromètre) estiment que « les hommes politiques ne se préoccupent pas de ce que pense la population » ; 60 % (+3 points) n’ont confiance « ni en la droite ni en la gauche pour gouverner » ; 57% (+9 points) pensent que « la démocratie en France ne fonctionne «pas très bien» ou «pas bien du tout» – 42% (-8 points) sont d’un avis contraire. Longtemps épargnés par cette désaffection à l’égard de la classe politique, les élus locaux voient « le niveau de confiance » dont ils bénéficiaient chuter brutalement, en recul notamment de 13 points pour les maires (52%).
Cette étude demande également aux Français interrogés les qualificatifs qui caractérisent le mieux « leur état d’esprit actuel ». En tête vient la « lassitude » citée par 34 %, (+8 points, +11 points chez les moins de 35 ans, + 12 points parmi les femmes, +13 points au sein des professions intermédiaires), puis la « méfiance » et la « morosité » à égalité (28%). Rien d’étonnant peut être à ce que dans ces conditions, seulement 56 % des Français estiment que « voter est la meilleure façon d’influer sur les décisions prises dans le pays »…même si cette grève du vote conforte le système en place.
Le « pessimisme » est un sentiment partagé par 57 % (+7 points) des sondés ; 65 % des personnes interrogées estiment durable la crise économique et financière.
Enfin, à la lumière de cette crise, de ce désaveu des partis dits de gouvernement, il est somme toute logique que les demandes portées par l’opposition nationale (défense de notre identité et souveraineté, mise en place d’un protectionnisme intelligent, remise en cause de l’ultra libre échangisme…) se retrouvent en creux dans les réponses apportées par les sondés.
40% d’entre eux (+10 points) estiment ainsi que la France «doit se protéger davantage du monde» -27% d’un avis opposé- et 59% (+10 points) sont d’accord avec l’affirmation selon laquelle «il y a trop d’immigrés en France», -seulement 36% sont d’un avis contraire.
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