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La faute à qui ?

Directeur du Cevipof, Pascal Perrineau n’a pas manqué de commenter ce sondage Opinion way évoqué plus haut. Il se fait l’écho des craintes de l’Etablissement dans l’analyse qu’il en fait, soit   la montée d’ « une politisation négative, c’est-à-dire une politisation assez forte qui va de pair avec une défiance à l’égard des politiques, d’où un espace ouvert pour le populisme»…« Pour éviter qu’un tel sentiment (anti Système) ne prévale en 2012, que ce soit sous la forme d’une abstention protestataire ou d’un repli vers des personnalités situées aux marges du système, les candidats n’ont guère le choix. Ils devront avant tout rassurer » a-t-il encore avancé.

 Mais les politiciens sont ils encore audibles ? Mediapart Le site de l’ex trotskyste et ancien du Monde Edwy Plenel, s’arrête sur ce sondage : « Le blocage est total est-il écrit. Une droite arrogante mène une politique de fondé de pouvoir de l’oligarchie au même titre que le ferait, demain, une gauche-FMI. A gauche du social-libéralisme, l’atomisation des formations homologue un manque total de crédibilité à leur égard. Il est à craindre, dédiabolisation médiatique aidant, que le FN récolte en partie les fruits de cette situation. »

 Même peur du député socialiste Pierre Moscovici, lundi soir sur Europe 1 invité à réagir à ce « baromètre » :  « Je constate, qu’aujourd’hui, il y a toutes les composantes – je ne sais pas si c’est d’un 21 avril – mais d’une espèce d’implosion politique  (…). Il  faut une exigence très forte pour la prochaine présidentielle (…). La république est abîmée. Aujourd’hui, Liberté, Egalité, Fraternité, rien ne tient »…La faute à qui M. Moscovici ?

 Sur le blog Le Post c’est le dévoiement démagogique  de nos élites politiciennes, qui est sollicité pour expliquer, non sans raison, la perte de crédit, de ceux qui ont normalement pour mission de tirer le pays vers le haut. Politiciens qui seraient bien inspirés de (re)lire ( ?) Les deux corps du roi  du grand historien Ernst Kantorowicz  pour (ré)apprendre ce qu’est l’essence et le rôle  de la fonction politique.  

 « Aujourd’hui, quel spectacle inspire la politique? relève cet article du Post. Le permanent campaigning (concept forgé par un crâne d’œuf proche de Jimmy Carter, en gros, faire campagne tout le temps) a brisé les repères des électeurs », politiciens qui tentent de  «  maîtriser  des  news cycle (allez donc regarder la série A la Maison Blanche pour vous familiariser avec cet exercice quasi quotidien, série dont Nicolas Sarkozy est fan). »

 « Du spectacle de la politique à la politique-spectacle, il n’y a qu’un pas. Le fait qu’Elisabeth Guigou, femme politique à peu près sérieuse, participe à On va s’gêner, l’émission de Laurent Ruquier cet après-midi sur Europe 1 (…) n’en est que le dernier affligeant exemple. Les politiques ont voulu faire proche du peuple, désormais, on nage dans une course au buzz qui est franchement ridicule. L’émission de Michel Drucker passant presque pour une émission de font tant on ne l’aborde plus, le fond? Le débat Valls-Mélenchon, dimanche matin sur Europe 1? Un concours de qui est vraiment de gauche où, comme dans les yaourts aux fruits, de vrais morceaux de fond étaient noyés dans une épaisse couche de fromage blanc(…).»

 Une « couche » qui recouvre  « nos » élus et en accélère le rejet. Les historiens  noteront peut être un jour que notre actuel chef de l’Etat  n’était pas seulement un fan de  A la maison blanche  mais aussi d’une autre série hollywoodienne nommée Six feet under (Six pieds sous terre).  Là ou finira peut être ce système à bout de souffle…

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