La Banque de France a annoncé la semaine dernière que le déficit des comptes courants s’est accru en France en 2010 à 40 milliards d’euros, après 36,8 milliards en 2009. Sur le seul mois de décembre, le déficit des transactions courantes (dite balance commerciale, incluant les biens et les services), atteint 5,4 milliards, 4,1 milliards le mois précédent.
Commentant ses résultats, le blog de JP Chevallier pointe également une évolution inquiétante : « les investisseurs fuient la France car elle est de moins en moins attractive comme le montrent les chiffres des investissements directs étrangers (IDE) : les entreprises étrangères ont même désinvesti 1,1 milliard d’euros et les entreprises françaises ont investi 11,7 milliards d’euros… à l’étranger, le déficit des IDE atteignant 12,9 milliards pour ce seul mois de décembre » !
« Depuis mi-2004, le déficit cumulé de la balance des transactions courantes pour les biens seuls atteint 257,9 milliards d’euros et celui des investissements directs étrangers (IDE) 303 milliards ; Depuis 1997, le déficit cumulé de la balance des IDE atteint 618 milliards d’euros » .
Mais en adepte des tours de passe-passe et du « plus c’est gros, plus ça passe », le gouvernement a de la ressource…pour maquiller les faits : « Miraculeusement, la position nette de la France s’est légèrement améliorée (…) la dette nette officielle est tombée à 178 milliards d’euros fin décembre, ce qui s’explique par l’augmentation des entrées de capitaux étrangers investis en particulier en bons du Trésor français Ainsi, dans une logique paradoxale sublime, le déficit de l’Etat français comblé par les capitaux étrangers contribue à rétablir l’équilibre de la balance des paiements !
Autre formulation : plus les dettes de l’Etat augmentent, plus la dette officielle publiée de la France diminue ! Comme plus de 70 % de la dette de l’Etat sont détenus par des étrangers, la véritable position nette de la France s’est encore détériorée. Elle dépassait déjà 1 000 milliards d’euros ! »
On l’aura compris, « pour l’instant, les apparences sont sauves. Les autorités françaises refusent d’admettre la réalité et s’enfoncent dans le gouffre. Il en est de même, en pire », chez pays du « Club Med », que sont le Portugal, la Grèce, l’Italie et l’Espagne.
Ainsi au sein de l’euroland, « les excédents de l’Allemagne sauvent présentement les apparences, ce qui a le gros inconvénient de laisser s’accentuer les problèmes qui seront beaucoup plus graves quand ils se révèleront (…) . Et de conclure que « seules des dévaluations (et des réévaluations), c’est-à-dire un éclatement de la zone euro permettrait de rétablir les équilibres fondamentaux indispensables. »