Le Figaro faisait état jeudi dernier des propos du général James Dubik, analyste à l’Institut de la guerre, qui explique que « le rôle de l’armée américaine reste vital pour l’avenir irakien et défend l’idée d’une présence militaire substantielle. L’idée qu’une relation militaire de long terme est dans l’intérêt mutuel des deux pays est largement partagée au Pentagone, confiait-il. »
« L’expert » Brian Burton, du Centre pour la nouvelle sécurité américaine, indique pour sa part que « ce qui se passe à Bahreïn ou en Égypte rend (les) responsables militaires (américains) nerveux. Pour eux, cela accroît d’autant plus la nécessité d’aider l’Irak à être stable sur ses pieds.»
Chantage à la stabilité auquel se livre la Lybie qui menace l’Union européenne d’un tsunami migratoire, en laissant passer librement sur son sol les candidats africains au départ vers l’Europe.
Les autorités libyennes ont convoqué un représentant de l’Union Européenne à Tripoli pour menacer de cesser de coopérer dans la lutte contre l’immigration si l’UE continue à « encourager »les manifestations dans le pays, a annoncé la présidence hongroise de l’UE.
Une menace agitée de manière récurrente par Kadhafi, car ce risque de déstabilisation de nos nations n’est pas moins dangereux que peut l’être pour l’oncle Sam l’arrivée au pouvoir dans les pays arabes de régimes qu’il ne contrôle pas…
Le pouvoir libyen entendait réagir à l’appel lancé mercredi par le chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, en voyage en Egypte pour y soutenir « la transition », invitant l’entourage de Kadhafi au respect de « l’expression libre », à « écouter les manifestants et à éviter « toute violence ».
Les intérêts géopolitiques et stratégiques divergents des pays de l’UE, font que l’Europe peine à se mettre d’accord sur l’attitude à adopter. Nous avons vu encore à l’œuvre cette impuissance européenne lorsque les 27 ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont été incapables de s’entendre sur un projet de déclaration commune prônant la protection des libertés religieuses dans le monde, certains refusant toute référence explicite aux persécutions des chrétiens d’Orient – voir notre article en date du 2 février.
Même silence embarrassé lorsque l’économe d’une école catholique située à la Manouba, à environ 15 km de Tunis, un prêtre salésien polonais, âgé de 34 ans, a été trouvé égorgé vendredi ; un acte attribué selon la très floue version officielle, à « des extrémistes ». Samedi, 2000 personnes ont défilé à Vannes (Morbihan) pour soutenir « les chrétiens persécutés dans le monde » à l’initiative de l’évêque de Vannes, Mgr Raymond Centène.
«Les chrétiens a-t-il déclaré, sont la minorité la plus persécutée au monde, sachant que 200 millions de chrétiens, soit un sur cinq, sont privés de libertés fondamentales, quand leurs vies ne sont pas menacées». Les récents événements ne sont que la «partie visible de l’iceberg d’une vie quotidienne insupportable», faite de tracasseries, humiliations et discriminations de toutes sortes obligeant ces chrétiens à «vivre dans la souffrance ou à prendre le chemin de l’exil».
Mais l’évêque de Vannes rappelle qu’en France aussi les «attitudes christianophobes» se multiplient: profanations d’églises, destructions de calvaires, caillassages…
En Europe colonisée comme en Orient, c’est bien l’avenir des « chrétiens » qui se joue actuellement de l’autre côté de la Méditerranée.