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Révoltes arabes : un tsunami ?

 Maroc, Algérie, Tunisie, Lybie, Egypte, Yémen,  Bahreïn…les troubles d’intensités diverses qui touchent les  pays du Maghreb et du Machrek ne seront pas sans incidences potentiellement très graves sur nos pays européens. Les Etats-Unis ont intégré les bouleversements géopolitiques  en cours : mercredi dernier, devant le Congrès,  le secrétaire à la Défense, Robert Gates, a expliqué que les 50 000  boys toujours présents sur le sol  irakien, pourraient prolonger leur séjour après 2011 malgré la promesse de retrait d’Obama…si le gouvernement de Bagdad le demande.  Un nouvel attentat suicide à la voiture piégée contre une unité de police déployée pour éviter les violences entre chiites et sunnites dans la ville de  Samara (qui abrite des mausolées de saints chiites)  a fait 10 morts et 16 blessés lundi matin. Le 12 février,  au moins 30 personnes ont été tuées et 28 blessées par une « bombe humaine »  qui  s’est fait exploser dans un bus de pèlerins chiites.

 Le Figaro faisait état jeudi dernier  des propos du général James Dubik, analyste à l’Institut de la guerre,  qui explique que  «  le rôle de l’armée américaine reste vital pour l’avenir irakien et défend l’idée d’une présence militaire substantielle. L’idée qu’une relation militaire de long terme est dans l’intérêt mutuel des deux pays est largement partagée au Pentagone, confiait-il. »

 « L’expert » Brian Burton, du Centre pour la nouvelle sécurité américaine, indique pour sa part que «   ce qui se passe à Bahreïn ou en Égypte rend (les) responsables militaires (américains) nerveux. Pour eux, cela accroît d’autant plus la nécessité d’aider l’Irak à être stable sur ses pieds

Chantage à la stabilité  auquel se livre  la Lybie qui menace l’Union européenne d’un tsunami migratoire, en laissant passer librement sur son sol les candidats africains  au départ vers l’Europe.

Les autorités libyennes ont convoqué un représentant de l’Union Européenne à Tripoli pour menacer de cesser de coopérer dans la lutte contre l’immigration si l’UE continue à « encourager »les manifestations dans le pays, a annoncé  la présidence hongroise de l’UE.

Une  menace agitée de manière récurrente par Kadhafi, car ce  risque  de déstabilisation de nos nations  n’est pas moins dangereux que  peut l’être pour l’oncle Sam l’arrivée au pouvoir dans les pays arabes de régimes qu’il ne contrôle pas…

Le pouvoir  libyen entendait réagir  à l’appel lancé mercredi par le chef  de la diplomatie européenne Catherine Ashton, en voyage en Egypte pour y soutenir « la transition », invitant l’entourage de Kadhafi   au respect de « l’expression libre », à « écouter les manifestants et à éviter « toute violence ».

Les  intérêts géopolitiques et stratégiques divergents  des  pays de l’UE,  font que l’Europe peine à se mettre d’accord sur l’attitude à adopter. Nous avons vu encore à l’œuvre  cette impuissance européenne lorsque les  27  ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont été incapables de s’entendre sur un projet de déclaration commune prônant la protection des libertés religieuses dans le monde, certains refusant toute référence explicite aux persécutions des chrétiens  d’Orient – voir notre article en date du 2 février.

Même silence embarrassé lorsque l’économe d’une école catholique située à la Manouba, à environ 15 km de Tunis, un  prêtre salésien polonais, âgé de 34 ans, a été trouvé égorgé vendredi ; un acte attribué selon la très floue version officielle,   à « des extrémistes ». Samedi, 2000 personnes ont défilé à Vannes (Morbihan) pour soutenir « les chrétiens persécutés dans le monde » à  l’initiative de l’évêque de Vannes,  Mgr Raymond Centène.

«Les chrétiens a-t-il déclaré,  sont la minorité la plus persécutée au monde, sachant que 200 millions de chrétiens, soit un sur cinq, sont privés de libertés fondamentales, quand leurs vies ne sont pas menacées». Les récents événements ne sont  que la «partie visible de l’iceberg d’une vie quotidienne insupportable», faite de tracasseries, humiliations et discriminations de toutes sortes obligeant ces chrétiens à «vivre dans la souffrance ou à prendre le chemin de l’exil».

Mais l’évêque de Vannes rappelle qu’en France aussi les «attitudes christianophobes» se multiplient: profanations d’églises, destructions de calvaires, caillassages…

En Europe colonisée  comme en Orient, c’est bien  l’avenir des « chrétiens »  qui se joue actuellement de l’autre côté de la Méditerranée.  

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