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Coptes d’Egypte : entre craintes, incompréhension et colère

Sous la présidence d’Hosni Moubarrak, « grand allié des Etats-Unis et de l’occident »,   la minorité des coptes chrétiens en Egypte vivait dans la terreur et la crainte des attaques des extrémistes musulmans…plus ou moins manipulés par divers Etats et services. Pas besoin d’être grand clerc pour savoir que les chrétiens égyptiens ne sont pas plus rassurés par le changement de régime qui s’esquisse dans un pays qu’ils occupent historiquement depuis bien avant l’arrivée de l’Islam. 

Dernière exaction en date, du moins la plus médiatisée, le meurtre de six coptes, âgés de 16 à 23 ans,  abattus comme des chiens en janvier 2010 à la sortie de  la messe de minuit de Noël à Nag Hammadi,  au sud du Caire, par  des tireurs embusqués dans  une  voiture.  L’agence AINA a fait état le 20 février de l’acquittement de deux des trois meurtriers présumés par la Cour de la sûreté de l’État égyptienne, le troisième  a été condamné à mort.

Les charges pesant contre les trois hommes étaient très lourdes : recours à la force en vue de troubler l’ordre public et d’intimider les citoyens, assassinat prémédité de sept personnes (un passant musulman a été tué dans la fusillade) , possession illégale d’armes à feu, tentative d’assassinat sur neuf autres personnes

 Mgr Cyrille, l’évêque orthodoxe copte de Nag Hammadi, a fait état de l’incompréhension et de la douleur  des familles chrétiennes : «  nous savons qu’en Egypte le sang d’un chrétien ne vaut rien a-t-il déclaré, expliquant en effet   que, c’est la mort d’un musulman dans cette fusillade qui explique la seule condamnation à la peine capitale  d’un des trois prévenus puisque  le sang d’un musulman est payé par le sang d’un musulman conformément à la charia.

 « La cour a imposé relève-t-il une condamnation à mort, car un musulman a été tué, et le système judiciaire égyptien passe par pertes et profit le sang des six coptes assassinés, qui n’ont aucune valeur pour la société. Ce verdict attriste tous les chrétiens à travers le monde, car cela signifie que l’application de la charia islamique par l’Etat vaut pour tous les chrétiens en Egypte. »

  George Sobhy , l’un des avocats copte en charge de l’affaire « dit qu’il a reçu des centaines d’appels de gens déçus par le verdict. Tout le monde pensait que, après le massacre du 25 Janvier et la Révolution, les choses  allaient changer, mais malheureusement, la corruption est enracinée partout. Ce verdict prouve seulement que les discours récents sur l’égalité, la justice et la liberté de la croyance religieuse n’est qu’un bavardage vide. Si notre constitution se base toujours sur la charia, alors l’amère vérité est qu’en tant que chrétiens, nous n’avons pas place ou de valeur dans ce pays. »

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