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Débats à risques: les inquiétudes de M. Fillon…et de Mme Sinclair

Urne de voteLors de son intervention dimanche soir, Nicolas Sarkozy a rappelé  «la nécessité du rassemblement de tous les Français autour de nos valeurs » (droits de l’hommistes et républicaines), expliquant que  « la peur (…) l’exclusion, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de la France » ne sauraient résoudre les maux qui frappent notre pays. Une antienne  reprise par François Fillon ce matin sur l’antenne de RTL, qui a tenté d’envoyer un double message : celui de la fermeté face à l’immigration et du refus de la stigmatisation en France de la communauté musulmane.

Hier soir, le chef de l’Etat a expliqué que les gouvernements balayés actuellement dans le mond arabe avaient été soutenus par les pays occidentaux pour faire barrage à « l’islamisme », dirigeants historiques des luttes d’indépendance contre le colonialisme qui ont  ensuite confisqué le pouvoir et les aspirations à la  liberté de leurs concitoyens.

Désormais a affirmé le Premier ministre,  « le premier sujet, c’est comment on fait pour aider ces révolutions (…) à emmener les peuples arabes vers la démocratie ». « Maintenant, on ne peut pas ignorer qu’il va y avoir des mouvements migratoires importants », même s’« il ne faut pas que notre regard sur les révolutions arabes se limite à la question de l’immigration. »

Pour autant  a-t-il indiqué, la  nomination de Claude Guéant au ministère de l’Intérieur et de l’Immigration, matérialise le souhait de la France de faire  « preuve d’une très grande fermeté à l’égard de l’immigration illégale. »

Il a précisé pareillement que «le  débat sur la place de l’islam » que Sarkozy et l’UMP de Jean-François Copé  souhaitent réactiver dans la foulée de celui sur l’Identité nationale pour séduire l’électorat frontiste (dans la perspective d’un éventuel second tour ?) ne  « devait (pas) conduire à stigmatiser les musulmans. »

« Si ce débat devait être centré sur l’islam », s’il « devait apparaître comme un débat qui, d’une manière ou d’une autre, conduit à stigmatiser les musulmans je m’y opposerais, je le dis très clairement je m’y opposerais ». « En revanche, si le débat (…) est un débat qui vise à rénover le concept de la laïcité, à adapter la laïcité française à une situation nouvelle (…) alors oui, je pense c’est un débat qui est utile, mais seulement dans ce cadre-là » a-t-il ajouté.

Bref, derrière les apparences de fermeté c’est toujours le même crédo : le règne du faux semblant, la non remise  en cause des oukases mondialistes avec la réaffirmation implicite de la poursuite des flux migratoires légaux, le coup de projecteur donné sur la place grandissante de l’islam pour faire oublier l’immigration de peuplement  qui en est la source.

Réagissant à ce débat, la femme de DSK, la journaliste Anne Sinclair,  notait sur son blog,  « qu’après les malheureuses tentatives pour affoler les esprits sur l’identité nationale, après la loi sur la burqa, les dérapages sur les Roms, on nous annonce de toute urgence un débat national sur l’Islam ». Il s’agit poursuit-elle « d’agiter les peurs en espérant dégonfler l’extrême droite et ressouder une droite déboussolée devant les alarmes des Français devant les inégalités inacceptables, le chômage omniprésent, l’école en déroute, la santé en panne…».

Mme Sinclair ne livre pas en l’occurrence le fond de sa pensée, puisque la  crainte du PS est  principalement que  ce débat rende  les ténors socialistes inaudibles et fasse chuter leur (son) candidat  au premier tour.

Il est certain que   rien ou presque ne  sépare politiquement M. Strauss-Kahn de M.  Sarkozy dans leur  vision du devenir de la France, si ce n’est justement dans la forme le discours plus « sécuritaire » de l’actuel chef de l’Etat. La peur est donc bien là : le retour du  cauchemar de 2002 : un duel Sarkozy-Marine Le Pen.

Un espoir caressé par l’UMP qui pense par ce type de débat sur l’islam casser les reins à la gauche et  ainsi assurer à son champion une réélection dans un fauteuil, rééditant le hold-up chiraquien d’il ya neuf ans…Un pari singulièrement risqué dans un monde sur lequel plane un vent de révolte… si ce n’est de révolution patriotique.

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