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La chute de la citadelle?

A l’instar de ses confrères, Le Figaro fait état aujourd’hui  du véritable «  Coup de tonnerre » qui a retenti cette fin de semaine puisque «  Pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, un sondage donne l’extrême droite en tête au premier tour d’une élection présidentielle. Marine Le Pen est créditée de 23% des intentions de vote selon une étude Louis Harris Interactive-Le Parisien. Elle devance Martine Aubry et Nicolas Sarkozy (tous deux à 21%). François Bayrou recueille 8% des intentions de vote, Eva Joly et Dominique de Villepin 7% chacun, Olivier Besancenot et Jean-Luc Mélenchon 5%.

Réagissant samedi lors d’une conférence de presse à Lille à ce sondage,  Marine Le Pen a estimé, à juste titre, qu’il s’agit d’appréhender les sondages «avec beaucoup de recul». Pour autant elle a dit espérer «  qu’on assiste là aux prémices d’un réveil du peuple français (…). Les Français aspirent à une autre politique, ils ont envie de se donner un véritable choix au second tour : le choix entre un projet national, et un projet mondialiste qui peut être représenté soit par Nicolas Sarkozy, soit par Dominique Strauss-Kahn ou par Martine Aubry ».

«Il existe une courbe qui me laisse penser que de toutes façons Nicolas Sarkozy perdra cette élection présidentielle. Je pense qu’il ne remontera pas la pente. Il se cristallise sur lui une telle déception et un tel rejet de la part du peuple français que je pense que d’ores et déjà il est presque éliminé de ce second tour», a-t-elle affirmé.

Les enquêtes tentent en effet à démontrer qu’à rebours du scénario de 2007, qui avait vu une large fraction de   l’électorat national apporter ses suffrages à M. Sarkozy dès le premier tour, aujourd’hui  environ un électeur sur cinq ayant voté pour l’actuel locataire de l’Elysée  lors de la précédente présidentielle,   envisage désormais  d’apporter sa voix à la candidate du Front National.

Le résultat de ce sondage apporte aussi  du grain à moudre à ceux qui, au sein de l’UMP notamment, estiment que la réactivation par le chef de l’Etat et Jean-François Copé, de thèmes « porteurs » pour le FN, comme celui de la « place de l’islam », sont singulièrement contre-productifs… à partir du moment ou le chef de l’Etat n’en tire pas les bénéfices escomptés.

Au nom de la règle bien connue qui veut que  les électeurs puissent préférer l’original FN à la (mauvaise) copie sarkozyste. Surtout quand celle-ci  est mâtinée d’un double discours permanent comme l’atteste la poursuite à haut débit depuis 2007 de l’immigration de peuplement.

D’autres soulignent a contrario,  calculs opérés par  certains petits « Machiavel »,  que le résultat de ce sondage  aura le mérite de souder autour du chef de l’Etat, comme autour du ou de la candidate du PS,   le camp « progressiste ».   « L’Union sacrée » pour  faire barrage au « danger Marine », peut  dissuader  de trop nombreuses  candidatures  susceptibles d’éparpiller les voix en 2012, notamment à « droite »,  du type de celle de Christine Boutin, habituelle ramasse-miettes de la majorité présidentielle.

Nous noterons enfin  que ses intentions de vote très élevées en faveur de Marine Le Pen  privent l’opposition nationale de l’effet de surprise  et désignent la candidate du FN comme la « femme à abattre ».

Ce qui peut laisser présager toutes sortes de manipulations, de manœuvres et de coups tordus dans les mois qui viennent. Marine Le Pen  a donc parfaitement raison de rester   raisonnablement  prudente dans sa lecture de cette enquête, tout en précisant dimanche qu’elle partait dans cette campagne  « pour gagner et pas pour faire de la figuration. »

Nous verrons si effectivement, le vent de révolte qui souffle contre le  Système peut enfin déboucher sur la chute de la citadelle UMPS, la  nécessaire « Révolution patriotique » que le FN appelle de ses vœux depuis quarante ans.

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