Certes, Alain Juppé, roi de l’esbroufe essaye de sauver les apparences . Il a annoncé mardi prochain à Londres la réunion d’un « groupe de contact composé de l’ensemble des pays participant à l’opération, plus l’Union africaine, plus la Ligue arabe, plus tous les pays européens qui voudront s’y associer, de façon à bien marquer que le pilotage politique de l’opération, ce n’est pas l’Otan, c’est ce groupe de contact ».
Pourtant rapporte l’Afp « les Etats membres de l’Otan ne sont pas parvenus à un accord pour prendre la direction des opérations militaires à la place des Etats-Unis, en raison des réserves turques, selon des diplomates. »
« La Turquie ne veut pas voir l’Otan prendre le commandement d’opérations susceptibles de faire des victimes civiles ou se charger de l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne tandis que les avions américains, britanniques et français bombardent les forces libyennes. » Aussi « Face aux réserves turques et arabes, la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis ont décidé d’assurer le pilotage politique des opérations militaires en Libye, qui seront conduites et planifiées par l’Otan, a fait savoir Paris. »
Nous touchons là aux limites et aux faiblesses inhérentes de cette coalition à géométrie variable et aux intérêts divergents. Certes la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’Onu, sous le mandat duquel agissent les armées occidentales, stipule « que la coalition dispose de tous les moyens pour protéger les populations civiles ». Mais les occidentaux ont aussi indiqué qu’il étauit hors de question d’intervenir sur le sol lybien.
Ce que refuse d’ailleurs la coalition tribale des insurgés qui ne veulent pas être privés de leur victoire. C’est en effet sur la terre ferme que se gagne les guerres. La question est de savoir si les tribus anti-kadhafi en sont capables, et si en cas de victoire, une « évolution à l’irakienne », « l’enlisement », une guerre civile plus ou moins larvée , le recours au terrorisme, la déstabilisation des pays environnants, sauront être évités.