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Libye : cafouillages et inquiétudes

 66% des Français se disent favorables à l’intervention de la coalition internationale en Libye,  selon un sondage Ifop paru mercredi dans France-Soir. Un  résultat  qui peut aussi s’appréhender  comme  une manifestation de la  nostalgie des français pour  une époque ou notre pays jouait  encore un rôle important   sur la scène internationale.  En réalité la réintégration pleine et entière de la France au sein du commandement intégré  de l’Otan, signe sa normalisation, accrédite l’idée de son effacement,   rend  la voix de notre pays largement inaudible. 

Certes, Alain Juppé, roi de l’esbroufe essaye de sauver les apparences . Il a annoncé mardi prochain à Londres la réunion d’un  « groupe de contact composé de l’ensemble des pays participant à l’opération, plus l’Union africaine, plus la Ligue arabe, plus tous les pays européens qui voudront s’y associer, de façon à bien marquer que le pilotage politique de l’opération, ce n’est pas l’Otan, c’est ce groupe de contact ».

Pourtant rapporte l’Afp «  les Etats membres de l’Otan ne sont pas parvenus à un accord pour prendre la direction des opérations militaires à la place des Etats-Unis, en raison des réserves turques, selon des diplomates. »

« La Turquie ne veut pas voir l’Otan prendre le commandement d’opérations susceptibles de faire des victimes civiles ou se charger de l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne tandis que les avions américains, britanniques et français bombardent les forces libyennes. » Aussi  « Face aux réserves turques et arabes, la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis ont décidé d’assurer le pilotage politique des opérations militaires en Libye, qui seront conduites et planifiées par l’Otan, a fait savoir Paris. »

Nous touchons là aux limites  et aux faiblesses inhérentes de cette  coalition à géométrie variable et  aux intérêts divergents. Certes la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’Onu, sous le mandat duquel agissent les armées occidentales, stipule « que la coalition dispose de tous les moyens pour protéger les populations civiles ». Mais les occidentaux ont aussi indiqué qu’il étauit hors de question d’intervenir sur le sol lybien.

Ce que refuse d’ailleurs la coalition tribale des  insurgés qui ne veulent pas être privés de leur victoire. C’est en effet sur la terre ferme que se gagne les guerres.  La  question est de savoir  si les tribus anti-kadhafi  en sont  capables, et si en cas de victoire,  une « évolution à l’irakienne »,  « l’enlisement », une  guerre civile plus ou moins  larvée , le recours au terrorisme,  la déstabilisation des pays environnants, sauront  être évités.

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