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Est-il encore audible ?

Les medias ont relaté la tentative d’escroquerie dont a été victime l’Elysée par des individus qui après avoir « capté » le 25 mars un million d’euros auprès  l’Agence nationale pour les chèques-vacances (ANCV), ont tenté, en vain, de virer deux millions d’euros sur un compte chinois après s’être procurés le numéro de compte de la présidence. Autre tentative d’escroquerie, intellectuelle et politique celle là, celle dont s’est rendu  coupable Nicolas Sarkozy hier en déplacement dans les Ardennes. Devant les salariés de l’usine La Fonte ardennaise, à Vrigne-aux-Bois, comme à Charleville-Mézières, en décembre 2006, le chef de l’Etat a ressorti son couplet sur la France qui  souffre, son refus des délocalisations, la nécessité de défendre notre industrie.

Une allocution censée avoir une forte résonnance dans un   département des Ardennes qui  a perdu 3351 emplois salariés depuis 10 ans et plus de 20% de ses effectifs dans le secteur industriel. Mais qui peut croire encore aux promesses du chef de l’Etat ? Sa parole démonétisée auprès de « la France qui se lève tôt » –ou qui aimerait se lever tôt pour aller travailler- tourne désormais à vide.

Bien évidemment, le communiqué de Marine Le Pen est dans le vrai quand il souligne que  la réindustrialisation de la France « passe par une rupture de politique économique fondée sur des protections raisonnées aux frontières et un fer de lance, l’Etat stratège. Cela suppose de remettre en cause les dogmes de l’UMP et du PS: l’Europe de Bruxelles, l’euro et le libre-échange généralisé. Le reste n’est que verbiage. »

 Nicolas Dupont-Aignan, est tout aussi lucide  quand il relève que les   difficultés économiques dont souffrent les Français  découlent « d’un problème majeur, absolument dramatique de compétitivité lié notamment (…) à l’euro trop cher que conforte Nicolas Sarkozy, au refus d’un minimum de protectionnisme qu’assume Nicolas Sarkozy, à des charges toujours trop lourdes qui ont été souvent multipliées par Nicolas Sarkozy ». Un président de Debout la République qui , petite parenthèse, serait par ailleurs  bien  inspiré dans les mois qui viennent de tirer des conclusions politiques de son alignement croissant sur le programme et les analyses du FN…

M. Sarkozy a profité de son passage dans les Ardennes pour dégainer une nouvelle promesse, celle d’une prime de 1000 euros qui pourrait concerner   une minorité de salariés,  à savoir  les entreprises concernées  en cas de « forte augmentation des dividendes »… Et pour celles  qui ne versent pas de dividendes  « l’entreprise (pourrait) faire une prime aux salariés qui sera exonérée de cotisations.»Une annonce  qui fera certainement chaud au cœur à un vieil ami de Nicolas Sarkozy,  François Pérol, ancien conseiller bancaire de à l’Elysée,  que le Chef de l’Etat a placé début 2009 à la tête des Caisses d’Epargne et des Banques populaires, « maison mère de Natixis ».  Un bonus d’un million d’euros pour l’exercice 2010 à été attribué à  M. Pérol, entraînant un triplement de sa  rémunération globale vient d’indiquer le quotidien Les Echos.

  Articulant une discours « social », « populaire »,  auquel plus grand monde ne croit, Nicolas Sarkozy est-il plus crédible quand il fait dans le « national »  pour couper l’herbe sous le pied au FN? Non répond  un sondage de l’Institut Ifop pour le Journal du Dimanche. Dans cette enquête le Président de la République ne recueille que  28% de satisfaits contre 72% de mécontents). Or, il s’écroule plus particulièrement chez les sympathisants frontistes ou sa cote de satisfaction chute de 10%…tandis que  Claude Guéant recule  de 12 points (!) en un mois auprès de l’électorat FN, selon le baromètre Ipsos-Le Point du mois d’avril.

Quand on vous dit que les Français sont vaccinés du sarkozysme…

 

 

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