Une autre enquête sur les intentions de vote des Français en 2012, réalisée par Ifop pour Europe 1 et paru aujourd’hui, indique que Marine Le Pen dépasse de nouveau la barre des 20%, faisant (pratiquement) jeu égal, « dans un mouchoir de poche » avec Sarkozy.
Ce fort impact sur les catégories populaire du discours de justice sociale, de solidarité nationale, de défense des droits du travailleur français martelé par la candidate du FN, inquiète tout autant la classe politique que leurs obligés qui contrôlent les centrales syndicales.
Ce nouveau sondage qui intervient après le « scandale » des élections cantonales, à savoir les cinq responsables des principaux syndicats qui se sont présentés sous l’étiquette FN, ont décidé les responsables de la CGT a choisir comme thème du défilé du 1er mai « contre le racisme et la xénophobie ».
Comme les autres syndicats, qui ne cessent de voir fondre le nombre de leurs adhérents, et qui font d’ailleurs encore un peu illusion grâce au renfort des bataillons immigrés, le CGT affirme « la préférence nationale n’est pas compatible avec le syndicalisme ».
Une raison, parmi d’autres, qui explique la désaffection des Français pour des syndicats dont les dirigeants sont avant tout les vecteurs d’une idéologie antinationale. Rien d’étonnant à ce que seulement 7 % des salariés français soient syndiqués, principalement dans la fonction publique, le plus faible taux en Europe.
Dans un entretien accordé au JDD, le Secrétaire général de la CFDT François Chérèque, tire lui aussi le signal d’alarme devant la tentation du vote Marine qu’il sent monter dans la fonction publique et appelle à la rescousse de son travail pédagogique l’exemple des « heures les plus sombres de notre histoire ».
« L’extrême droite a toujours utilisé des situations réelles mais donne des mauvaises réponses » avance-t-il. « Ce qui se passe en France s’est déjà produit après la crise de 1929. » « Sans aller jusqu’à de telles extrémités, nous constatons que la tendance au repli existe en France et en Europe comme dans les années 1930. » « Nous disons aux salariés concernés qu’ils font une erreur d’analyse, que les propositions de Marine Le Pen sont creuses. Pis, qu’elles se retourneraient contre les ouvriers ou sont irréalistes, que ce sont de fausses pistes » ajout-t-il se gardant bien de creuser son raisonnement.
Le problème c’est que les «vraies pistes », celles essayées et empruntées depuis quarante ans par les partis de gouvernement selon M. Chérèque, qui comme par hasard sont les principaux bailleurs de fonds des syndicats, ont conduit la France au bord de l’abîme. Dans ces conditions, il sera difficile aux commissaires politiques syndicalistes d’empêcher les salariés français d’opter pour un autre chemin.