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Clandestins tunisiens : la double imposture

En meeting de « solidarité aux révolutions arabes » samedi soir à Marseille, Olivier Besancenot, qui a renoncé à se présenter en 2012, a évoqué l’immigration clandestine en provenance de Tunisie. Le porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) a estimé que nous sommes « en train de vivre une situation absolument nauséabonde en France où le Front national, au-delà des victoires électorales potentielles, a déjà gagné une sacrée victoire politique puisque la classe politique à l’unisson part du préalable que l’immigration est un problème.» Problème que ce gouvernement, malgré sa fermeté affichée, se révèle incapable de résoudre comme le soulignait un article paru sur le site de Marianne le 4 mai.

En effet, les procédures d’expulsion des clandestins tunisiens pourraient être « remises en cause par le droit européen mettant à mal le discours offensif de Guéant et Sarkozy. Les contrôles aux frontières sont notamment visés ».

 Les documents remis en Italie aux migrants tunisiens échoués à Lampedusa, « leur permettaient de venir librement en France », « grâce au Traité de Schengen ». C’est pourquoi la Cour d’appel d’Aix-en-Provence a ordonné la semaine dernière « la libération de 7 Tunisiens arrêtés à Menton et placés au centre de rétention de Marseille », comme ce fut le cas pour les 40 Tunisiens également en rétention à Marseille (qui) ont aussi été libérés (…) ».

« Avec des procédures aussi bancales, il paraît évident que ces arrestations de Tunisiens ne sont là que pour amuser la galerie. On monte de bric et de broc des expulsions, histoire d’afficher de belles statistiques dans les médias, tant pis si cela débouche sur rien. Cette logique d’affichage est d’ailleurs typique de la politique migratoire du chef de l’Etat et de ses ministres de l’Intérieur et de l’Immigration successifs. L’affrontement avec l’Italie et les attaques contre Schengen sont donc à replacer dans un contexte politique où le chef de l’Etat et son ministre de l’Intérieur font tout pour galvaniser leur électorat conservateur . »

« D’autant poursuit cet article que non content d’être incapable d’expulser correctement, le gouvernement ne semble pas prêt non plus à « réduire » l’immigration légale, contrairement à ce qu’avait promis Claude Guéant, appuyé par le chef de l’Etat. En effet, selon Le Monde du 1er mai, la France souhaite faciliter l’arrivée de travailleurs tunisiens sur son sol. Pour cela, Paris se base sur un accord signé en 2008 avec Tunis qui prévoit un objectif de 9000 entrées par an dont 3500 salariés. Or, seuls 2700 Tunisiens sont venus en France en 2010. Et d’après le quotidien, les autorités françaises veulent mettre en place des simplifications administratives pour permettre la venue de travailleurs tunisiens et ainsi remplir pleinement cet objectif. »

On mesurera aussi l’impuissance de ce gouvernement à faire appliquer des décisions conformes aux intérêts des Français avec l’affaire de ces 150 jeunes migrants tunisiens, qui, rapporte Le Monde, « occupent depuis samedi 7 mai un gymnase dans le XIe arrondissement de Paris pour protester contre leur situation précaire et exiger de bonnes conditions d’accueil. »

Soutenus par les habituelles officines antiracistes –qui ont pourtant applaudi aux « révolutions arabes »…-, ces clandestins réclament « des papiers pour tous », ou à défaut, pour les plus las, une prime de 2000 euros ( !) pour repartir en Tunisie en lieu et place des 300 euros proposés par le gouvernement français au titre de l’« aide au retour »…

A dire vrai, les Français ne comprennent pas cet afflux de migrants tunisiens, qui désertent leur pays au moment ou celui-ci, après la chute du « tyran Ben Ali », est à reconstruire ; même si les violentes manifestations de ces dernières heures laissent à penser que la « transition démocratique » ne sera pas si simple…

Certains tunisiens avancent aussi la participation de la France aux opérations contre la Libye pour appeler notre pays à prendre « ses responsabilités ». Un étudiant tunisien, Youssef Fennira, sur le site Kapitalis invite ses compatriotes à rester chez eux. Mais il note aussi qu’« Aujourd’hui, comme tous les jours depuis plus d’un mois, ce sont environ 4.000 réfugiés qui traversent la frontière tuniso-libyenne. Du Bangladeshi en passant par le Soudanais, le Somalien ou encore l’Egyptien,  la Tunisie, qui est dans une situation économique plus difficile que jamais, accueille ces derniers les bras grands ouverts, les loge, les nourris et fait de son mieux pour scolariser les petits libyens qui sont partis pour rester un bon moment… ».

M. Fennira cite les témoignages de ces clandestins qui expliquent leur arrivée en France par la guerre en Libye, notamment celui de ce commerçant de « Ben Guerdane (frontière avec la Libye) ». « Je gagnais très bien ma vie en commerçant avec nos voisins libyens explique-t-il, et maintenant qu’il y a la guerre je ne peux plus subvenir à mes besoins, même les plus primaires (…) ».

« Cette guerre en Libye, la France y est impliquée, elle est donc en partie responsable du fait que nous ne puissions plus travailler et pourtant elle n’assume pas sa responsabilité, elle et les autres pays de l’Union européenne (UE). Ils nous traitent comme des animaux». Et de finir sur un soupir: «Si j’avais su…».

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