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Sécurité routière oui, racket fiscal non !

Il est  nécessaire de mener une politique de sécurité routière qui ne se focalise pas uniquement sur la sanction mais aussi sur l’éducation et la responsabilisation des conducteurs. Pour autant, la  répression contre les chauffards dont les comportements mettent en danger la vie d’autrui doit être sans faiblesse. La colonne des faits divers de nos journaux relatent hélas quotidiennement, les vies fauchées par de véritables assassins de la route. Il faut être impitoyable avec les comportements criminels de ceux  qui, sous l’emprise d’une consommation d’alcool abusive ou, de plus  en plus souvent, sous celle de stupéfiants, prennent le volant. A l’évidence également, la vitesse excessive est dans bien des cas  la cause des accidents mortels. Mais les dernières mesures énoncées par le gouvernement  en réaction à une hausse sensible du nombre des tués sur la route (+20% en avril) s’apparentent surtout à un prétexte assez hypocrite pour poursuivre une politique  de persécution de l’usager lambda qui est proprement insupportable.

Claude Guéant a annoncé ainsi hier la suppression des panneaux annonciateurs de radars, parce que dit-il « la  règle doit être mieux respectée. La règle du respect des limitations de vitesse ne vaut pas seulement où sont les radars, elle vaut sur l’ensemble des itinéraires. » Pareillement  « il sera désormais interdit » de disposer d’avertisseurs de radars.  Pour les systèmes GPS qui, pour certains, en intègrent, « avec les professionnels du secteur nous allons (chercher) un dispositif qui permettra d’éviter tout cela, avertit-il, si on décide qu’il faut limiter la vitesse, il ne faut pas se donner les moyens de contourner la règle » a précisé le ministre de l’Intérieur…

Dans un communiqué publié hier L’Automobile club a noté que les mesures qui viennent d’être annoncées plus largement  dans le cadre du Comité Interministériel à la Sécurité Routière « font encore globalement place à une trop grande part  sanction , bien qu’il faille saluer certaines avancées en matière de lutte contre l’alcool au volant. »

« Mais la focalisation sur l’aspect « radars » risque surtout, comme déjà constaté depuis 2005, d’augmenter le nombre de conducteurs sans permis ». Selon les statistiques avancées,  plus d’un million de personnes conduiraient sans ce précieux sésame…

L’automobile club estime aussi que « l’annonce de la suppression des panneaux avertisseurs des radars automatiques, et celles des cartes des radars fixes, est totalement contradictoire avec ce qu’affirmait en octobre 2003, le Ministre de l’Intérieur de l’époque (et actuel Président de la République) qui insistait alors sur la nécessaire transparence que devait avoir le système de contrôle automatisé aux yeux des usagers afin d’éviter de donner aux automobilistes le sentiment de  se faire piéger  (Lancement du contrôle automatisé 27 octobre 2003). »

« L’Automobile Club ne comprend pas pourquoi la transparence, qui était présentée comme une composante indispensable du système, devrait aujourd’hui être supprimée pour aboutir à un jeu de cache-cache……. qui ne fera pas avancer la sécurité routière de manière durable.

« Les radars automatiques doivent rester un moyen sans devenir jamais une finalité. Ils doivent AUSSI être des outils de communication, d’information et de pédagogie – de responsabilisation du conducteur, plus encore que de pénalisation » est-il encore affirmé…

Il est aussi important de souligner que l’interdiction des  « avertisseurs radars » décidés par le gouvernement est sujette à caution en ce  qu’ils   avertissent  aussi de perturbations et des accidents. Ils sont utilisés majoritairement par les professionnels de la route et les personnes faisant un très grand nombre de kilomètres chaque année, lesquels  ne sont pas, et de loin, les plus impliqués dans les accidents dangereux et les comportements à risques

Il  est aussi évident que certains des radars installés sur nos routes ne sont pas toujours présents   sur les portions les plus dangereuses,  ne répondent pas à un pur  objectif de sécurité mais  une finalité évidente de racket fiscal. Le gouvernement affirme ne pas augmenter les impôts mais multiplient les moyens indirects de taper le contribuable-automobiliste au portefeuille…

Cette persécution des automobilistes, au nom de la lutte nécessaire n’en doutons pas, contre les dangers de la route, prend donc trop souvent une dimension aberrante.

Dans un article publié le 19 mars 2010, Le Parisien, rappelait que « les PV qui se déversent sur les auteurs d’infractions routières supposées rapportent, annuellement, 1,5 milliards d’euros au fisc (…). Il est vrai que la Cour des comptes estime que le chiffre exact pourrait être bien plus important. Selon un policier, qui a tenu à garder l’anonymat: Certains chefs nous parlent d’opération tirelire. On travaille avant tout pour renflouer les caisses de l’Etat ! »

« Dans de nombreuses unités, relevait cet article, les policiers se voient donner des objectifs répressifs », « l’obligation qui leur est faite de constater des délits imaginaires. »

Mais il est vrai, comme le note Bruno Gollnisch,  qu’il est plus facile de s’attaquer à l’automobiliste honnête qui paye ses impôts, règle ses PV et ne se rebelle pas,  qu’aux mafias qui ont transformé des pans entiers de notre territoire en zones de non droit. Encore une fois la grosse matraque sécuritaire s’abat avec discernement…

 

 

 

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