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La preuve par la Grèce

Si ce sondage TNS Sofres que nous évoquions dans notre article précédent semble traduire un relatif optimisme implicite des Français sur la pérennité de l’euro, celui-ci semble pourtant largement démenti par les faits au moment où la Grèce négocie un second plan de soutien européen en 2012 pour faire face aux échéances de service de sa dette, Le chef de la zone euro Jean-Claude Juncker a déclaré le 7 mai que la Grèce a besoin d’un programme d’ajustement supplémentaire».

 En effet, si en mai 2010, lors du lancement du premier plan de sauvetage du pays, un prêt de 110 milliards de l’Union Européenne et du Fonds monétaire international, la dette de la Grèce s’élevait à 115% du PIB, celle-ci devrait atteindre 152% du PIB fin 2011. En conséquence de quoi, la Grèce va très probablement devoir une nouvelle fois faire appel à la solidarité européenne. « En l’absence de toute nouvelle aide, précisait Le Point, Athènes aurait à trouver plus de 40 milliards d’euros en 2012 -66 milliards d’euros avancent certains- sur les marchés pour financer sa dette.

Sur fond de grève générale, des dizaines de milliers de grecs ont défilé mercredi à  Athènes, la deuxième manifestation depuis le début de l’année, la neuvième depuis le début de la crise grecque l’hiver dernier, pour dénoncer la violence du régime d’austérité imposé a leur pays, lequel a aggravé la récession et fait grimper le chômage, sans pour autant rétablir l’accès du pays aux marchés.

Comme le rappelait le directeur de la rédaction des Echos, Eric Le Boucher le 1er mai, « pour stabiliser (la dette grecque), il faut un plan de rigueur qui économise, suivant les hypothèses, entre 7% et 14% du PIB d’ici à 2015, selon l’institut Bruegel. Pour ramener cette dette dans les critères de Maastricht (à 60% du PIB), l’effort est porté entre 12% et 18% du PIB. Aucun pays de l’OCDE n’a jamais fait mieux que 6%. La cure infligée aux Grecs est sans précédent. »

Comme l’a noté justement Nicolas Dupont-Aignan le 29 avril, reprenant au passage l’argumentation du FN, « La montée inexorable de l’euro au plus haut depuis décembre 2009 (il s’est apprécié de 20% en 10 mois), va accélérer la décomposition de la zone. Une hausse de 10% du taux de change effectif de l’euro réduit en moyenne de 1% la croissance européenne. Une hausse qui va plonger un peu plus la plupart des économies européennes dans la croissance lente, voire la récession, pour les pays du Sud. »

Et M.  Dupont-Aignan de noter que la seule solution pour sauver la Grèce est de sortir de l’euro, qu’il ne suffira pas de « restructurer la dette » qu’il s’agit de « proposer dans le calme une refondation européenne, redonner des marges de manœuvre aux économies par le retour des monnaies nationales, tout en organisant bien sûr une coordination intelligente.

Propos qui font écho à la publication le 10 mai sur le site de l’Express, de cette indiscrétion  : « L’aveu émane d’un ministre: si le discours de Marine Le Pen sur la sortie de l’euro trouve tant d’écho dans la population, c’est bien parce qu’il s’appuie sur une réalité. Notre monnaie est surévaluée et on n’a pas les moyens de la ramener à sa juste valeur, face aux Chinois et aux Américains, note ce membre du gouvernement. »…

Au lendemain du premier plan de sauvetage de la Grèce, le quotidien britannique Sunday Telegraph, avait interrogé 25 économistes au sujet de l’avenir de la zone euro. 12 d’entre eux pronostiquaient un éclatement de la zone euro, huit estimaient qu’elle parviendra à se tirer de ce mauvais pas sans trop de dégâts, les cinq autres étaient indécis…

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