Dans le concert de commentaires prudents émanant de la classe politique au sujet du cas Georges Tron, Jean-Luc Mélenchon coprésident du Parti de gauche, a été le moins hypocrite : «On est dans une situation un peu spéciale. Tout le monde parle de la présomption d’innocence, mais celle-ci semble avoir disparu», a-t-il expliqué lors de l’émission BFMTV-2012. Avant de préciser , qu’il estimait que François Fillon a pris la décision de faire partir le secrétaire d’Etat «en fonction de son intime conviction». «Sinon c’est un peu facile, on accuse quelqu’un et hop, il est mort.»
Marine Le Pen a relevé logiquement que M. Tron devrait aussi « également démissionner de son poste de maire (de Draveil), puisque les deux plaignantes étaient des employées municipales, et que par conséquent, il pourrait être amené, compte tenu de son pouvoir hiérarchique, à intervenir directement sur des témoignages».
Une rhétorique reprise par Me Gilbert Collard, avocat des deux accusatrices souligne Le Figaro. «La plupart des témoins appartiennent à l’environnement municipal relève-t-il. Comment peuvent-ils témoigner quand leur carrière dépend peut-être de celui sur qui ils doivent témoigner?». «On va être obligé d’auditionner des gens qui sont directement sous l’autorité de M. Tron et dont la carrière dépend de lui, ce qui complique singulièrement la tâche des enquêteurs.»
Selon Le Parisien, l’Élysée aurait demandé aux élus UMP et au gouvernement de ne pas s’exprimer publiquement sur l’affaire afin «de ne pas alimenter la machine médiatique ou de hurler au complot du FN.»
Si Georges Tron lui, contre toute vraisemblance, hurle bien au complot frontiste, et, précise Le Figaro, « réfute les accusations de viol et d’agression sexuelle, son axe de défense semble se dessiner : remettre en cause la crédibilité de ses accusatrices. Interrogé par Le Monde, le secrétaire d’État affirme que ses deux anciennes employées «n’ont pas la capacité personnelle, psychologique et culturelle de faire une telle chose toutes seules» (les intéressées apprécieront). « Pour Georges Tron, il s’agit d’une camarilla (sic) organisée par le FN. » Le maire de Draveil a décidemment une bien haute opinion de sa petite personne…
L’une des accusatrices est-il encore rapporté, « qui a travaillé de septembre 2008 à septembre 2010 à la mairie, aurait demandé par écrit le non-renouvellement de son contrat. Elle aurait sombré dans l’alcoolisme et la dépression à la suite d’une rupture amoureuse. La jeune femme a expliqué au Parisien avoir rédigé cette
lettre sous la contrainte de Georges Tron, qui menaçait de mettre son fils à la DDASS. » Pas vraiment le pied comme méthode, si celle-ci est avérée…