Site icon Le blog de Bruno Gollnisch

Français de papiers : parlons-en !

Début mai , dans un entretien accordé au quotidien La Croix, le député UMP Claude Goasguen, rapporteur de la mission d’information sur le droit de la nationalité, estimait qu’il était urgent de « limiter les cas de binationalité », ou à tout le moins les droits politiques des « 4 à 5 millions » de binationaux, invitant les « intéressés à choisir ». Un souhait qui serait partagé par une partie de la majorité présidentielle. Selon le député sarkozyste du Nord Christian Vanneste, le chef de l’Etat lui-même « serait tout à fait favorable à aller loin dans la réforme de la nationalité ». Son conseiller spécial, le très « républicain » Henri Guaino, a précisé de son côté qu’il « n’est pas illégitime de discuter de cette question et de savoir comment il est possible d’avoir une double fidélité ».

Pourtant en septembre 2010, lors du projet de loi sur l’immigration, un amendement sur la fin de la binationalité avait été déposé par plusieurs députés de la majorité. Il stipulait que « l’acquisition de la nationalité française soit subordonnée à la répudiation de toute autre nationalité ». Cet amendement avait été retiré au dernier moment pour ne pas « embarrasser » le gouvernement…

Autant dire que la lettre adressée mercredi par Marine Le Pen aux députés afin de leur demander d’abroger la double nationalité, la présidente du FN estimant que les binationaux Français doivent « choisir leur allégeance : la France ou un autre pays », à l’avantage de mettre la « droite » au pied du mur.

Sans surprise, la gauche et les associations et officines gravitant dans son orbite ont hurlé au scandale, estimant que le FN voulait établir «l’apartheid » (sic) dixit le communiqué du Parti communiste. Il n’est pas étonnant non plus qu’une large fraction de l’UMP et ses alliés aient dénoncé ce souhait d’en finir avec la binationalité, à l’image de l’aile bobo libéral du parti présidentiel qui s’est solidarisée avec les socialo-communistes et les verts.

A l’instar de la ministre de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui affirme sans rire que le FN « préconise la suppression de la binationalité sans jamais rappeler que certains binationaux ne peuvent pas répudier leur nationalité d’origine. »

Enfin, une très large fraction de l’Etat-major UMP veille aussi à faire fructifier son petit capital électoral, et ne perd pas de vue son objectif final, l’instauration d’une société cosmopolite balayant l’identité française, ce qui nécessite de parachever la dilution de la nationalité française dans l’immigration de peuplement et la double allégeance.

Prêchant pour sa paroisse, Thierry Mariani, secrétaire d’Etat aux transports, et candidat sur la 11e circonscription des Français de l’étranger, répère à qui veut l’entendre la moitié des deux millions d’électeurs « Français de l’étranger »’ qui éliront pour la première fois onze députés en 2012 sont des binationaux. « Limiter le droit de vote des binationaux, à titre personnel, je trouve ça choquant affirme M. Mariani. D’autant que la plupart ne votent que dans un seul pays et que les mariages mixtes se multiplient ».

Une réforme de la nationalité fait craindre à ce cacique UMP une sanction électorale. Le pays peut bien crever mais pour les pontes de l’UMP l’essentiel c’est de conserver postes, mandats et prébendes …

Quitter la version mobile