Reste qu’au delà des contingences climatiques, c’est bien le sort plus général des agriculteurs et éleveurs français qui est plus que jamais incertain avec la fin de la PAC programmée en 2013, sur laquelle Bruno Gollnisch a attiré l’attention à de nombreuses reprises et dont nous nous sommes fait l’écho sur ce blog.
Abstraction faite de sa dimension économique, le maintien d’une agriculture et d’une paysannerie française est aussi un enjeu, un choix de civilisation
Dans le dernier numéro de Rivarol, le bien nommé Pétrus Agricola évoque longuement le sort indigne réservé par le Système aux paysans âgés et aux femmes d’agriculteurs, dont la paupérisation est une véritable honte, a fortiori quand le contribuable est sollicité à haute dose pour financer les aides sociales et l’assistanat au profit de l’immigration de peuplement.
Il note ainsi au sujet des « pensions paysannes », officiellement squelettiques, sont surestimées par la communication gouvernementale puisque selon la Mutuelle Sociale Agricole le montant moyen annuel des retraites des 1 million 700 000 non-salariés agricoles « est passé de 4 838 euros fin décembre 2009 à 4 885 euros par an fin décembre 2010, en hausse de 1 % ! »
« A la fin décembre 2010, les pensions masculines s’élevaient en moyenne à 5 188 euros/an contre 4 656 euros/an pour celles des femmes (soit 388 € par mois). La Retraite Complémentaire Obligatoire (RCO) sera bien instituée pour les femmes d’agriculteurs. Mais uniquement pour celles qui cotisent. Les retraitées agricoles, dont la retraite moyenne est loin d’atteindre 400 € mensuels, celles dont la situation indignait M. Sarkozy, ne changeront donc pas de statut et l’indignité continuera à être leur sort. »
« Dans le même mouvement, le gouvernement joignant l’insulte à l’outrage propose que ces milliers de personnes à la limite de l’indigence, se voient accorder l’Allocation de Solidarité aux Personnes Agées (ASPA). On frise l’ignominie. Ce n’est pas faire affront à ceux qui, dans la difficulté, n’ont d’autre recours, âgés et pauvres, que cette ASPA ». Pour autant, l’auteur de cet article rappelle que les femmes et aides familiaux du monde agricole « participèrent plus que beaucoup d’autres au formidable essor de l’agriculture française. Ils en seront comblés d’ingratitude. »
« Et comme si cela ne suffisait pas, poursuit-il, un autre scandale surgit : celui des pensions de réversion. Ainsi une femme mariée à un agriculteur décédé, elle n’en recevra pas un centime, au prétexte que sa retraite devrait lui suffire. On est vraiment dans le déni de justice, l’escroquerie et l’exaction. »
« Au-delà de ce que cela peut parfois représenter de gêne pour des ruraux de plus en plus privés des avantages offerts par une société développée, mesure-t-on tout le mépris qui se dégage d’une telle législation ? La mise en garde est sévère aux jeunes femmes qui commettraient encore l’erreur stupide d’épouser un paysan : elles n’auront même pas droit à une part de sa retraite ! Quel que soit le gouvernement, depuis 60 ans la haine de l’Etat ne cesse de s’exercer et de se renforcer contre cette partie de la population »
Et de noter encore qu’« une véritable guerre d’extermination physique, intellectuelle et morale est menée de surcroît contre ceux qui sont encore les gardiens (…) de l’identité (…) de ce pays », « dans cette société du cosmopolitisme ouvert, du métissage et du multiculturalisme ». « Ceux qui ont grandi dans les paysages familiers de leurs grands-pères (…), jaloux des noms de lieux qui sont ceux de leurs familles et des monuments aux morts qui, à la différence des annuaires téléphoniques, ne portent que des patronymes d’ici . Ils sont des réfractaires génétiques au chaos qui s’étend (…) . C’est pourquoi ce système veut leur peau. Et par tous les moyens tente de les éliminer »
C’est la finalité de cette politique là, dictée par les cénacles et les idéologues mondialistes, qui est soigneusement cachée à nos compatriotes. Ce qui ne l’est déjà plus, ou de moins en moins, ce sont les conséquences nocives de inféodation de l’Etat français à l’Europe supranationale.
Diktats bruxellois, selon l’aveu même de M Sarkozy hier, qui empêchent le gouvernement français, si tant est qu’il le souhaitait vraiment –les promesses ne mangent pas de pain à dix mois du scrutin présidentiel-, d’aider nos agriculteurs dans la détresse. Le Président de la République a ainsi expliqué son incapacité de verser aux agriculteurs de nouvelles « allocations qui seraient déclarées illégales dans quelques mois » par une Union européenne qui interdit toutes subventions directes. La boucle est bouclée.