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Mélenchon fait peur…au PS

logo-front-de-gauche-minatureC’est tout sauf une surprise, confronté au cours  de cette primaire à des adversaires singulièrement peu charismatiques, Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) a été élu  cette fin de semaine candidat du Front de gauche pour 2012, avec près de 60% des voix  par les  130 000 adhérents communistes revendiqués (sic). Le traumatisme de la dernière présidentielle (1,93% pour Marie-George Buffet) a donc  conduit les héritiers du parti de Georges Marchais à  désigner une ex vipère lubrique trotskiste lambertiste passée au PS  pour représenter un PC «F» moribond. Les commentateurs l’ont tous souligné,  il faut remonter à 1974, avec le soutien des communistes dès le premier tour à François Mitterrand  sous l’égide du  Programme commun, pour trouver une présidentielle sans candidat communiste.

 Le choix Mélenchon, « bon client » des médias,  au réel talent et dont les critiques de la mondialisation, de l’Europe de Bruxelles sonnent souvent justes,  n’est assurément pas le plus mauvais. De là à penser qu’il puisse rééditer le score de Marchais en 81(15,3%), le dernier à deux chiffres à cette élection  pour le PC,  il y a un pas  que personne ne  s’aventure à franchir.

 Les électeurs  communistes sont  une espèce en voie de disparition accélérée,   absorbés  depuis belle lurette  par d’autres formations politiques, notamment en partie par le Front National. Jean-Luc Mélenchon et ses soutiens espèrent surtout capitaliser sur les déçus du PS -dans cette configuration,  la défection du caricatural DSK ne font pas leurs affaires- et attirer une partie des voix d’extrême gauche, orphelines de la non candidature de Besancenot.

 Pour le reste, Mélenchon est trop intelligent pour espérer, au-delà des discours d’estrade, récupérer l’électorat populaire qui s’est résolument tourné vers le FN et la candidature de Marine Le Pen. Son refus notamment de s’opposer à  la poursuite des flux migratoires, ses campagnes (comme le Medef)  pour la régularisation des clandestins, son incapacité à appréhender l’identité charnelle de notre pays  autrement qu’à l’aune de son jacobinisme exacerbé,  obèrent toute éventuelle percée chez les  électeurs frontistes.

 Reste que la candidature Mélenchon est prise au sérieux par le PS qui juge ce dernier capable de lui tailler quelques croupières auprès  du « peuple de gauche ». Manuel Valls a été chargé de sortir l’artillerie lourde contre le leader du Front de gauche  dans  Le Nouvel Observateur.

 Le  député-maire d’Evry  y fustige  le « populisme », lequel  «  pose comme une évidence l’incompétence et l’avidité des responsables politiques et des institutions représentatives : c’est le syndrome du Qu’ils s’en aillent tous ! »  affirme-t-il , citant ici le  titre du dernier ouvrage  de M.  Mélenchon.

 Un populisme poursuit-il qui  « désigne à la vindicte populaire le bouc émissaire qui selon les courants s’incarne, au gré de l’imagination, dans la figure de l’immigré, du musulman, celle du fonctionnaire européen, des Américains ou encore du banquier juif… ». Bref c’est un beau procès en sorcellerie qui est fait au trés républicain Mélenchon par un Manuel Valls lui-même violemment critiqué il ya quelques mois lorsqu’il s’était étonné, en visite sur un marché de sa ville, de son caractère très « coloré » et de la faible représentation des « blancos »…. Pas besoin pourtant de chercher un fantasmatique  « bouc-émissaire » pour en connaître la cause, n’est-ce pas M.  Valls ?

 Cette attaque bille en tête contre un Mélenchon rejeté  dans le camp des proscrits apparaît  peut être un brin maladroite quand il s’agira, en toute hypothèse,  pour le candidat du PS à la présidentielle de mendier les voix des électeurs mélenchonistes au second tour. Que ce soit   face à Nicolas Sarkozy ou espérons le, de manière encore plus problématique,   face à Marine Le Pen…

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