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Société plurielle, un avenir radieux ?

Nous relations en juin de   l’année dernière,  la première grande manifestation de la communauté chinoise de Belleville à Paris. 9 000 asiatiques, pour l’essentiel d’origine chinoise, étaient descendus dans la rue pour clamer   leur exaspération et leur colère devant l’insécurité chronique dont leur communauté est victime de la part des bandes maghrébines et africaines. Une insécurité notions nous alors,   qui touche à des degrés divers les citoyens français, mais qui n’épargne pas non plus certaines  communautés étrangères qui sont également victimes du racisme et de la violence des racailles. « Les personnes d’origine asiatique résidant dans les quartiers populaires sont la cible de violences et de vols récurrents commis par des délinquants au comportement raciste »,  déclarait alors   la fille adoptive de Jacques et Bernadette Chirac, Anh Dao Traxel, d’origine vietnamienne.

Cette dernière était également présente à une nouvelle manifestation de la communauté chinoise  il y a dix jours  sur le même thème,  suite à l’agression de Jamming. Ce  jeune homme qui travaille dans un restaurant chinois  de Belleville,  a été violemment tabassé dans la nuit du 30 au 31 mai, par des « jeunes »   qui venaient de s’emparer du sac à main d’une cliente. Il est toujours dans le coma.

Claude Guéant était donc en déplacement hier dans ce quartier pour promettre le rétablissement de la sécurité, alors même que l’explosion des violences met à mal la communication gouvernementale sur la baisse de la délinquance. Le ministre de l’Intérieur  «(a fait)   les yeux doux aux Asiatiques du quartier » rapporte 20 minutes, car   « depuis plusieurs mois », « les Chinois montent au créneau pour dénoncer des vols à la tire et des violences à répétition. »

La maire PS du 20e, Frédérique Calandra, la même qui accueillait dernièrement avec enthousiasme l’ambassadeur américain dans son quartier venu apporter la bonne parole de l’oncle Sam à un festival de hip hop –voir notre article en date du 27 juin-  a vu  dans cette visite « une récupération politique. « La vraie question, ce n’est pas les Chinois. Mais c’est la sécurité pour tous à Belleville », a-t-elle clamé, «  regrettant que le ministre ne soit pas allé à la rencontre des autres communautés qui composent le quartier ».

Sur le fond,  la grande peur de tous les « officiels », de gauche comme de droite, est de faire tomber un tabou, à savoir que le racisme, la « haine de l’autre » n’est pas   l’apanage du gaulois bas de plafond, comme l’affirme  la propagande « antiraciste »,  du « mâle blanc » dont il s’agit de rabattre la superbe.

Le directeur de la communication de la préfecture de police, cité par ParisDépeches.fr reconnaît le grand nombre d’agressions envers la communauté asiatique »  Mais il prévient : ces violences « ne sont pas liées à des problèmes raciaux, mais au fait que beaucoup de Chinois ont l’habitude de circuler en transportant sur eux de grosses sommes en liquide. Il y a les recettes des commerçants, les enveloppes rouges des mariages ou l’argent du jeu, les Chinois étant assez joueurs. »

Un avis fortement amendé  par  Richard Béhara, ancien président de l’association Huji, dans 20 minutes : « La police identifie des jeunes en déshérence spécialisés dans l’agression de Chinois, mais elle y consacre peu de temps. Ce sont souvent des mineurs issus eux aussi de l’immigration et qui développent une vision raciste et discriminatoire à l’encontre des Chinois, proche de celle qui stigmatise les juifs. Ils ont de la thune, en liquide, et le risque est diminué dans la mesure où ils ne portent pas plainte. »

Un  journaliste  Bondyblog cite de son côté « Xavier, la trentaine », qui  vit « depuis dix ans à Belleville » : «  C’est toujours de la tension, ici, mais c’est vrai que là c’est plus tendu que d’habitude. Les Chinois sont de plus en plus méfiants et j’ai l’impression qu’ils se replient de plus en plus sur eux (…).  c’est très communautaire, ici. Les gens ils ne traînent pas trop ensemble. Les Chinois entre eux, les Rebeus aussi, les Blacks aussi. Et ce qui est dommage c’est que les seuls échanges entre communautés se font par agressions. Bon je dis ça sans racisme tu sais, mais faut le dire qu’ici jamais tu ne verras une mama africaine se faire arracher un collier ! C’est toujours les mêmes les agressés et toujours les mêmes les agresseurs. Donc forcément, ça donne une image de tensions communautaires et les gens se replient. »

« Forcément » en effet, même si ce type d’affrontements et de tensions sont le propre de toute les sociétés multiculturelles et multiraciales lorsque la compétition s’installe sur un même territoire. Des Etats-Unis au Liban, de l’Inde à l’ex République Yougoslave, du Brésil à l’Afrique du Sud,  il apparaît clairement que les Etats multiethniques ne préservent un semblant de paix civile, toujours fragile, que par un certain compartimentage géographique et communautarisme de fait. Notre tradition républicaine assimilatrice parviendra-t-elle à inverser cette donne ? Les paris sont ouverts…

 

 

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