Que les choses soient claires : le FN n’a pas de faiblesses coupables vis-à-vis du clan Kadhafi et sait par ailleurs exactement à quoi s’en tenir sur le raïs libyen. Loin de la polémique sur le coût de l’intervention militaire de la France en Libye, supportable pour un pays comme le nôtre -environ 1, 2 million d’euros par jour de conflit, plus de 165 millions d’euros depuis le début du conflit- le Front National s’attache surtout à savoir si cette intervention française, comme celle de nos troupes en Afghanistan, répond à l’intérêt national. Ou si elle matérialise plutôt un alignement de plus en plus visible de la France sur les intérêts du Nouvel ordre mondial états-uniens. Relevons toutefois qu’aux Etats-Unis même, le débat sur la légitimité de cette opération s’est soldé par un vote du Congrès qui a interdit à l’administration d’Obama d’aider plus avant les rebelles.
Sous prétexte de défense des droits de l’homme, le hochet magique brandi particulièrement par le PS pour justifier son suivisme otanien, la France privilégie les bombardements à une « solution politique » défendue par la plupart des pays, y compris et des poids lourds comme la Russie et la Chine. L’objectif de renverser Kadhafi, est maintenant celui poursuivi officiellement par la France…objectif dont Alain Juppé a pourtant déclaré qu’il sortait du cadre de la résolution 1973 de l’Onu sur laquelle s’appuie l’intervention occidentale.
Le 16 juin, le Nouvel Observateur, sous la plume de Céline Lussato, rappelait l’intoxication de l’opinion publique opérée par les partisans de l’intervention . Notamment le chiffre des « 6000 morts » imputés aux forces pro-Kadhafi et repris par la plupart de nos médias et sur les sites anglo-saxons, sur la foi des affirmations du Libyen Ali Zeidan. Un homme présenté faussement comme le « porte parole de la Ligue libyenne des Droits de l’homme » mais qui est surtout celui du Comité Nationale de Transition (CNT) en Europe, regroupant les tribus hostiles au pouvoir kadhafiste…
Que Kadhadi ait du sang sur les mains, nul ne le conteste, à commencer par Bruno Gollnisch, mais force est de constater que les rapports d’Amnesty International et de Human Right Watch, d’habitude assez médiatisés, qui ont dénoncé les crimes commis par les anti-Kadhafi, n’ont pas été (beaucoup) relayés. Notamment les exactions sanglantes envers les immigrés africains, ainsi que le choix du CNT et de ses alliés occidentaux de fermer les yeux sur celles-ci. Chacun en tirera les conclusions qu’il veut, mais il s’agit de ne pas être dupe de la manipulation…et de l’hypocrisie ambiante.