Site icon Le blog de Bruno Gollnisch

En Libye aussi, « Il faut savoir finir une guerre » ?

Au lendemain de la mort d’un soixante-quatrième  soldat français en Afghanistan, Clément Kovac,  22 ans,  le président de la République est arrivé ce matin à Kaboul pour une visite surprise . Il y a rencontré le général américain David Petraeus, commandant de la Force internationale de l’Otan en Afghanistan (Isaf), et  le président afghan Hamid Karzaï. Nicolas Sarkozy a relayé à cette occasion auprès des journalistes le message  de la propagande américaine sur les succès remportés par   forces de l’Isaf.  Ayant obtenu le feu vert de Washington, il a annoncé que  la France retirera un quart de ses soldats d’Afghanistan d’ici la fin 2012, soit environ mille hommes,  pour un retrait total programmé  en 2014. « Il faut savoir finir une guerre »  a déclaré le chef de l’Etat, formule que l’on ne peut s’empêcher de méditer alors que  la majorité présidentielle, comme le PS, vote aujourd’hui comme un seul homme à l’Assemblée nationale la poursuite de la guerre en Libye. Notre   constitution prévoit  une telle autorisation du parlement lorsqu’une intervention militaire dure plus de quatre mois. L’Otan, qui supervise les opérations, les a prolongées jusqu’au 27 septembre.

 Que les choses soient claires :  le FN n’a pas de faiblesses coupables vis-à-vis du clan Kadhafi et  sait par ailleurs exactement  à quoi s’en tenir sur le  raïs libyen. Loin de la polémique sur le coût de l’intervention militaire de la France en Libye, supportable pour un pays comme le nôtre -environ 1, 2 million d’euros par jour de conflit,  plus de  165 millions d’euros depuis le début du conflit- le Front National s’attache surtout à savoir si cette intervention française, comme celle de nos troupes en Afghanistan, répond à l’intérêt national.  Ou si elle matérialise plutôt un alignement de plus en plus visible de la France sur les intérêts du Nouvel ordre mondial états-uniens.  Relevons toutefois qu’aux Etats-Unis même,  le débat sur la légitimité de  cette opération  s’est soldé par un vote  du Congrès qui a interdit à l’administration d’Obama d’aider plus avant  les rebelles.

Sous prétexte de défense des droits de l’homme, le hochet magique  brandi particulièrement  par le PS pour justifier son suivisme otanien,  la France privilégie les bombardements  à une « solution politique » défendue par la plupart des pays,  y compris et des poids lourds comme la Russie et la Chine. L’objectif de renverser Kadhafi,  est maintenant celui poursuivi  officiellement par  la France…objectif dont Alain Juppé  a pourtant déclaré qu’il sortait du cadre de la résolution 1973  de l’Onu sur laquelle s’appuie l’intervention occidentale.

Le 16 juin, le Nouvel Observateur, sous la plume de  Céline Lussato,  rappelait l’intoxication de l’opinion publique opérée par les partisans de l’intervention . Notamment le chiffre des  « 6000 morts » imputés aux forces pro-Kadhafi et repris par la plupart de nos médias et sur les sites anglo-saxons,   sur la foi des affirmations du Libyen  Ali Zeidan. Un homme  présenté  faussement comme le « porte parole de la Ligue libyenne des Droits de l’homme » mais qui est  surtout  celui du Comité Nationale de Transition (CNT) en Europe, regroupant les tribus hostiles au pouvoir kadhafiste…

Que Kadhadi ait du sang sur les mains, nul  ne le conteste, à commencer par Bruno Gollnisch, mais force est de constater  que les rapports d’Amnesty International et de Human Right Watch, d’habitude assez médiatisés, qui ont dénoncé  les crimes commis par les anti-Kadhafi, n’ont pas  été (beaucoup) relayés.  Notamment  les exactions sanglantes envers les  immigrés africains, ainsi que le choix du CNT et de ses  alliés occidentaux  de fermer les yeux sur celles-ci.  Chacun en tirera les conclusions qu’il veut, mais il s’agit de ne pas être dupe de la manipulation…et de l’hypocrisie ambiante.

 

 

Quitter la version mobile